Je souhaite, à travers ce post, vous faire visiter un site de ruines antiques que j'apprécie énormément : la ville de Dougga.
Nous sommes dans le Nord Ouest de la Tunisie à 8 km de Téboursouk et 108 km de Tunis, dans le gouvernorat de Béja, le grenier de la Tunisie. En effet, cette région montagneuse située dans la vallée de l’Oued Khalled est très agricole et très fertile. Elle produit énormément de blé et autres céréales qui nourrissent tout le pays.
Le site de Dougga ou Thugga, de son nom antique, est classé patrimoine mondial de l’UNESCO.
Avant de tout, un peu d’histoire…
Nous sommes en 146 avant JC, après des années de guerres puniques entre carthaginois et romains, Hannibal tente le tout pour le tout, il se lance à la conquête de Rome. Il entreprend de piéger les Romains en les envahissants par le Nord. Il contournera pendant plusieurs années tout le bassin méditerranéen, traversant les pays aujourd’hui appelés Algérie, Maroc, Espagne, France. Alors qu’il est en grande difficultés pour traverser la frontière italienne par les Alpes, ils se fait prendre à son propre piège : les Romains traversent la Méditerranée et s’emparent de Carthage. C’est la fin d’une légende, la chute de Carthage.
Petit à petit, mais non sans résistance de la part des Carthaginois, les romains envahissent l’empire d’Hannibal.
La ville de Dougga résistera près d’un siècle face à ces invasions, mais en 46 avant JC, avec sa nouvelle province romaine d’Afrique, César parviendra à s’emparer de la ville.
Contrairement à toute attente la cohabitation entre l’envahisseur romain et les autochtones ne sera pas sanguinaire et l’entente plutôt cordiale.
En effet, les rivalités entre les deux peuples ne s’exprimeront pas à travers le sang et les armes mais plutôt à travers les constructions et le développement de la cité.
Un véritable jeu de construction et d’urbanisation va commencer entre romains et autochtones, les familles les plus riches vont asseoir leur domination et le pouvoir en étalant leur richesse à travers la construction de monuments chaque fois plus impressionnants.
La visite commence par un magnifique théâtre, construit entre 166 et 169 après JC par un riche citoyen. Il est composé de 25 rangées permettant de contenir plus de 3500 personnes.
Aujourd’hui, ce monument est utilisé lors d’un festival de musique qui a lieu chaque année vers la fin juillet, début août.
Au cours de la visite, nous empruntons ensuite un petit chemin pavé sur lequel, aujourd’hui encore, on peut observer les stries laissées par les carrosses qui assuraient les échanges commerciaux avec Carthage.
Nous arrivons sur la Place de la rose des vents, une boussole géante (à vue de nez 5 de diamètre) gravée à même le sol. Je n’en ai pas de photo donnant une vue générale mais voici l’une des gravures :
Cette place est au pied du plus impressionnant des monuments de la ville un capitole dédié à Jupiter, Minerve et Junon.
En contrebas, on retrouve toutes les maisons bourgeoises dont les plus luxueuses sont ornées de mosaïques. Aujourd’hui, la majorité de ces mosaïques sont conservées au musée du Bardo de Tunis.
On trouve également les thermes mais aussi des latrines publiques !!!
Les Romains étaient de véritables précurseurs en matière d’urbanisation et notamment en évacuation des eaux. On peut observer de véritables réseaux « d’égouts ».
Encore plus en contrebas, se dresse un mausolée lybico-punique d’une hauteur de 21 mètres. Il a été fabriqué au 2ème siècle pour accueillir la dépouille d’un roi numide (appelé Afeban).
Il était orné dune inscription bilingue lybico-punique qui a permis de déchiffrer ces langues.
A ce jour, cette inscription est conservée au British museum de Londres après avoir été arrachée par un consul anglais en 1842.
Notre petite visite s’achèvera là mais sachez qu’il existe d’autres monuments dont je n’ai pas parlé. A ce jour, que ce site d’étend sur plus de 25 hectares et on estime qu’à peine un tiers du site a été découvert.
En effet, jusqu’en 1960 les actuels habitants de la ville de Dougga vivaient sur les ruines qui été enfouies sous la terre.
La commune a du reconstruire la ville un peu plus bas dans la vallée pour reloger les habitants et ainsi commencer les fouilles qui ont permis de remonter les monuments pierre par pierre.
Cette ville est connue sur les cartes routières sous le nom de Dougga la Nouvelle par opposition à l’antique Thugga.
Sachez que je ne suis pas une historienne et que vous trouverez des imprécisions dans mon « récit », je m’en excuse et je souhaite, malgré tout, vous avoir donné l’envie de visiter ce magnifique endroit.