Pourquoi certaines fleurs
se ferment-elles la nuit ?




HISTOIRES DE SAVOIR - Jean-Luc Nothias révèle les astuces auxquelles les plantes ont recours pour assurer leur reproduction.

Le printemps pointe son nez et commence à déclencher dans l'ensemble du monde vivant d'importantes modifications. En particulier chez les plantes, qui vont se lancer dans une activité de reproduction frénétique en se couvrant de fleurs. Durée du jour augmentée, température en hausse et humidité modifiée vont entraîner la libération d'un flot d'hormones spécifiques. Mais l'activité sexuelle des plantes est tout sauf simple. L'éclosion des fleurs n'est de ce point de vue que la partie émergée de l'iceberg des multiples stratégies que peuvent adopter les plantes pour se reproduire. Et si nous trouvons tout naturel que les fleurs se ferment la nuit, tout comme nous fermons les yeux pour dormir, ce n'est pas du tout, chez elles, pour se reposer. C'est une question de vie ou de mort.

Il y a quelque 250 000 espèces de plantes à fleurs et à pollen, qui sont divisées en deux catégories. La première comprend les cycas (qui ressemblent aux palmiers), les ­ginkgos et les conifères qui n'ont pas à proprement parler de fleurs. La seconde catégorie regroupe toutes les autres plantes qui fleurissent.

Pour leurs activités sexuelles, les plantes ont un grave problème mécanique : elles ne bougent pas. Or le but de la reproduction est de faire se rencontrer un gamète mâle et un gamète femelle. Et il semble bien que pour pallier la question du déplacement impossible, les plantes à fleurs aient développé une formidable batterie de solutions.

La première est la plus radicale. La plante décide d'être abstinente et de se passer de sexe. C'est ce que l'on appelle la multiplication végétative largement utilisée par les jardiniers lors d'un bouturage, par exemple. Un fragment de la plante mise en terre redonne un individu complet. La plante se clone toute seule. C'est une solution qui, du point de vue énergétique, est peu coûteuse. Mais du point de vue génétique, elle conduit à l'appauvrissement.

La seconde solution a elle aussi un côté radical. Il y a bien reproduction sexuée, mais tout se fait «en chambre». La plante est herma­phrodite et possède dans sa fleur les organes mâles et femelles. Qui s'autofécondent. Elle n'a donc besoin de personne. Certaines ont même des fleurs qui ne s'ouvrent jamais, comme le pois ou le haricot. C'est énergétiquement un peu plus coûteux, génétiquement appauvrissant aussi (comme la consanguinité dans le monde animal), mais très efficace en rendement, la plante étant assurée de produire des graines et donc de se reproduire.


Kama-sutra végétal

Mais certaines plantes ont vu venir le danger à long terme. Du coup, elles rendent impossible l'autofécondation. Par exemple, en espaçant dans le temps la période de maturité des gamètes, encourageant ainsi la fécondation croisée (betteraves et gentianes, par exemple, procèdent de la sorte). Ou en décalant l'heure d'ouverture et de fermeture des fleurs mâles et femelles. Ou encore en construisant un rempart physique contre leur propre pollen. C'est le cas des orchidées, comme la vanille, chez lesquelles l'intervention d'un insecte, ou de l'homme, est indispensable.

Les autres solutions forment comme un Kama-sutra végétal. Beaucoup de combinaisons sont possibles. Il y a ainsi des plantes qui portent des fleurs mâles et des fleurs femelles séparées, mais sur le même pied. Les pins, sapins, noisetiers ou hêtres sont dans ce cas. Il y a aussi le cas où les fleurs mâles et femelles sont séparées et, de plus, portées par des pieds différents. Comme chez les saules, les peupliers ou les dattiers.

Dans ces derniers cas, se pose la question de la rencontre physique de «l'âme sœur». Certaines plantes font appel au vent. Une option risquée. Elles produisent alors des grains de pollen très légers et en grande quantité. Ainsi a-t-on parfois ces «pluies jaunes» où des centaines de millions de grains de pollen sont lâchés dans l'air. D'autres plantes font appel aux oiseaux, aux chauves-souris, aux insectes, à l'eau et ont développé des types de fleurs spécifiques, en particulier sur les couleurs.

On le voit, la fleur possède un trésor qu'il lui importe de préserver au maximum. C'est pour cela qu'elle se ferme la nuit. Pour mettre à l'abri du froid, du mauvais temps, des insectes ou de l'eau ses précieuses parties reproductrices. Pour ne pas gâcher du pollen et le présenter à l'air libre dans les meilleures conditions. Il y a d'ailleurs des plantes «noctambules» qui ne s'ouvrent que la nuit. Car leur animal pollinisateur est lui aussi noctambule. C'est le cas de certains ananas et des fameuses belles-de-nuit. Il y a aussi des plantes qui ne se ferment pas. Plutôt que de faire l'effort de resserrer leurs pétales chaque nuit, elles préfèrent compenser les éventuels dégâts en créant d'autres fleurs. Ce qui s'appelle s'envoyer des fleurs...
source www.figaro.com

Petit Prince !!!! Mais tu es une vraie puits de sciences !!!
Tu as la main sur tout !!!

Tu es pire que le Larousse à toi toute seule !
Alors je connaisssais le petit Larousse ! ensuite j'ai connue le petit Robert !

ET maintenant LE PETIT PRINCE dictionnaire ambulant !!!!

tu me fait rire Minicha!!!!

je pense que pour bien trouver sa place il faut aussi apprendre a connaitre ce qui nous entoure!! les etres humains et la nature!!!! en tout cas la fleurs a des milliers de tresors je ne l'aurais jamais crue!!!

merci pour cette encyclopédie !!! on en apprend tout les jours ...