Rivage

Rivage

Aux confins de mon pays,
Vient s'alanguir un océan.
Ses eaux séductrices
Bercent
Les rivages évanescents.
Et cet océan s'étend,
Loin,
Loin, très loin au loin.
Si loin que l'on ne sait pas comment.
Et puis, cet océan,
Qui si loin s'étend,
Berce aussi les plages
De ton pays lointain.
Ton pays lointain
A toi ;
A toi que je n'ai jamais vu
Mais qui partages mes soucis,
Mes espoirs,
Mes aspirations,
Et peut-être ma langue,
Près de notre océan,
Là-bas.

Chez toi, des fleuves bouillants
Venus des montagnes de feu,
Feu du soleil et de la terre,
Coulent emportant
Leur grouillance de vie
Vers notre océan.
Chez moi, la neige des sommets
Attend.
Elle attend le moment où,
En fondant,
Chaque année, à l'été,
Elle ira,
Ruisseaux turbulents,
Se résoudre en d'autres fleuves
Alimentant notre océan.

Alors,
L'eau qui arrose tes cheveux,
L'eau où j'ai trempé mes doigts,
L'eau qui borde ton jardin,
L'eau qui dévale mes ravins,
L'eau de feu et l'eau de glace,
L'eau du matin et l'eau du printemps,
Dans ses courants marins,
En fleuves bien plus vastes,
Lavant l'incertitude
De nos inconnaîssance,
Magnifiera l'union
Par delà les distances.

Jean Durier