Le sloughi
«Le sloughi nous ramène à nos racines d’hommes nomades là où l’instinct, le magnétisme, le mystère résistent aux explications savantes. Les gens du désert aimaient à le nommer ‘‘el horr’’».
Caractéristiques du sloughiNom : sloughi ou lévrier arabe
Couleur : sable à fauve, bringé avec ou sans masque,noir avec des marques feu.
Poils :poils ras,poils fins, serrés.
Taille : mâle 61 à 72 cm.
Poids : mâle 20 à 30 kg.
Tête : allongée, élégante, fine, crâne plat
Oreilles : attachées haut, tombantes
Yeux : grands, au regard presque mélancolique
Caractère : il est très attaché à son maître.D’instinct chasseur.
Le sloughi est un lévrier arabe originaire d’Orient, qui existe depuis des siècles en Afrique du Nord et se trouve actuellement en grand nombre en Tunisie et au Maroc.
Une invitation à la redécouverte du sloughi el-horr, ce chien racé, très élégant, très leste et à l’allure aristocratique, mais aussi redoutable chasseur, capable d’un effort soutenu. Coureur de fond, avec des pointes de 65 à 90 km/h, chasseur à vue, doté d’un caractère affirmé, le sloughi est un chien de race pure dont les plus grands élevages se trouvent dans le sud tunisien (Douz) et sud marocain.
C’est un patrimoine animalier, aujourd’hui menacé par le trafic, la sédentarisation et les maladies. A part quelques éleveurs attentifs et respectueux de la morphologie, cette espèce originale, créée par la nature à l’ère tertiaire, voilà bien des millions d’années, est, aujourd’hui, laissée en rade. A part le Festival international du Sahara de Douz, où il est présenté en vedette à côté du dromadaire, il n’existe pratiquement aucun rendez-vous digne de ce prince du désert, au point que c’est notre voisin, le Maroc, qui a décroché, depuis 1998,le standard de la race, homologué par la Fédération cynologique internationale.
D’ailleurs, il n’existe auncun cynodrome dans notre pays pour les courses des sloughis. Pourtant,l’histoire de ce chien légendaire est intimement liée à notre Sahara. Pour appréhender la noblesse de la race, les légendes rapportent que Noë a préféré un couple de lévriers (ancêtres du sloughi), aux dizaines de genres de chiens qui se bousculaient à l’entrée de l’Arche. Noë avait trouvé ces lévriers plus beaux et plus intelligents que les autres chiens. Et même s’il demeure difficile aux cynologues d’établir les origines exactes du sloughi, des recherches évoquent la présence des lévriers au Sahara au temps où celui-ci était encore une riante savane.
Mais le sloughi, qui est probablement issu du grand lévrier d’Egypte,que l’on retrouve sur les fresques des pyramides,a été domestiqué principalement par les bédouins. C’est, d’ailleurs,la raison pour laquelle il a toujours inspiré les récits des hommes du Moyen-Orient. Par sa grâce et par sa noblesse, le sloughi réjouit l’âme de son maître et le comble de fierté.
En effet, avec sa démarche souple et son allure altière, le sloughi séduit tout d’abord par son élégance naturelle, au point que pour dormir, il a sa place aux côtés de son maître et il est parfois même nourri avant lui. C’est d’ailleurs le seul animal toléré sous les tentes des bédouins.
D’instinct chasseur et capable d’efforts soutenus, il aboie rarement et est très réservé à l’égard des étrangers. Mais c’est un chien particulièrement attachant, d’une grande sensibilité, très proche de son maître. En effet, quand il se sent aimé, il dévoile des marques d’attention et d’affection surprenantes, tant il désire plaire à son maître. Il est sociable avec les enfants, mais indépendant, et il n’est pas question d’attendre de lui une quelconque forme de soumission. Par contre, la fidélité d’un sloughi se gagne par le cajolement du maître, car le consentement de ce chien, encore si près de la nature, n’est pas systématique et présente une docilité relative.
Toutefois, c’est dans la chasse que ses qualités s’affirment. Très leste et très rapide, c’est un grand chasseur d’antilopes, de gazelles, de lièvres et d’orynx.
Dénommé el-horr (le libre,le pur),il a de l’odorat, mais dans ses activités
chasseresses, il ne l’utilise guère. Car doté d’une vue perçante, il chasse à vue dans le désert. Très convoité par les chasseurs «fortunés», les meilleurs spécimens sont sollicités à des prix alléchants, ce qui favorise
le trafic de cet animal de compagnie, sur la voie d’une disparition
progressive.
Mais c’est surtout la sédentarisation des nomades qui pèse lourd sur le destin de cet animal précieux. En effet, le sloughi a besoin de se dégourdir les jambes et de couvrir du terrain pour se dépenser, tant son désir de galoper le domine. La nature nous a forcément confié ce chien racé et un effort pour le conserver et le maintenir dans sa morphologie ancestrale nous incombe.
«Il faut sauver les sloughis, espèce en voie de disparition»