Le douanier et le passeur

Une histoire entre un français et un douanier espagnol, que j’ai transposé à la frontière Algéro-tunisienne tellement celle-ci ma parle

Habib arrive en mobylette d’Algérie à la frontière tunisienne avec un gros sac sur le dos.

Le douanier l’arrête et lui pose la question de ce qu’il porte sur son dos.
Habib lui répond : « du sable »
Le douanier incrédule lui dit :
- On va voir cela, descends de ta mobylette,
Puis se saisit du sac et en répand le contenu sur le sol. Il foule dans le sable et ne constate rien
- C’est bon, tu peux y aller !
Habib ramasse son sable, le remet sur son dos et repart ainsi du côté tunisien.
Trois jours plus tard, la même chose se produit. Le douanier, toujours le même, demande à Habib :
- Et cette fois qu’est-ce que tu as dans ton sac ?
Et Habib imperturbable qui répond :
- Du sable monsieur le douanier.
Le douanier toujours pas convaincu décide de retenir Habib le temps nécessaire à l’analyse du contenu du sac. Le lendemain matin les résultats arrivent confirmant bien qu’il s’agit de sable. Le douanier laisse donc Habib repartir.
Et le petit jeu continu pendant quelques années, Habib passe régulièrement la frontière pour se rendre en Tunisie en mobylette avec son sac de sable sur le dos. A chaque voyage le douanier contrôle le sac, envoie régulièrement un échantillon pour analyse, et toujours rien.
Puis un beau plus d’Habib qui passe la frontière. Alors que le douanier est en retraite, il prend ses vacances en Algérie et rencontre Habib dans un petit bar sur la plage, derrière son comptoir.
L’ancien douanier : - hé je te reconnais toi, tu n’es pas cet homme qui a traversé la frontière pendant des années en mobylette avec un sac sur le dos ?
- Oui, oui c’est bien moi
- Et qu’est-ce que tu deviens ?
- Et bien je me suis acheté ce petit bar et je vis tranquillement maintenant.
L’ancien douanier, toujours tracassé par cette vieille histoire fini par lui poser la question :
- Ecoute, maintenant que je suis à la retraite tu n’as plus rien à craindre de moi. Tu peux me le dire, tu faisais de la contrebande ?
- Oui, et c’est comme ca que j’ai pu m’acheter ce petit bar, répond Habib, un petit sourire en coin.
- Et qu’est-ce que tu passais frauduleusement aux douanes, demanda l’ancien douanier ?
- Des mobylettes