EXPOSITION:60 ans de photographie
Galerie Venise Cadre à Casablanca
A partir du 23 Septembre 2010
Les travaux de plusieurs photographes ayant séjourné au Maroc dans la période allant de 1870 à 1939 seront présentés au public à la Galerie Venise Cadre à partir du 23 septembreLa galerie Venise Cadre à Casablanca abritera à partir du 23 septembre une exposition exceptionnelle de photographie sur le Maroc du 19e siècle et 20 siècles. Cette exposition sur les débuts de la photographie au Maroc déploie plusieurs facettes à découvrir. Le parcours de cette exposition commence dans les années 1870, et s'étend jusqu'à l'aube du vingtième siècle. Cette sélection de photographies concerne un moment historique précis, qui est important en ce sens qu'il précède l'annexion du pays par les appétits européens. Pendant le dix-neuvième siècle, la soif de découverte et de nouveauté était très importante.
Il s'agissait de voir d'un œil neuf, ou de voir pour la première fois, des pays, des peuples, des sites et des paysages. Grâce à la photographie, on pouvait non seulement voir mais surtout conserver pour le futur. Ainsi, cette exposition se propose de faire découvrir –ou redécouvrir– un Maroc autre, et pourtant ni lointain ni différent. Ce Maroc, vu avant tout à travers un filtre occidentalisant, fut pour ainsi dire théâtralisé par les photographes européens dont les images sont ici présentées : Cavilla (espagnol), James Valentine (anglais), Marcelin Flandrin, léon Davin et bien une panoplie d'autres photographes. Les photographies présentes dans cette exposition sont donc situées dans la partie nord du pays. Dès leur arrivée, des photographes y installent leurs ateliers. Ils travaillent pour les rares touristes, les résidents occidentaux, et surtout pour les diplomates qui veulent joindre des images à leurs rapports.
Beaucoup des ces premières photographies concernent le nord du Maroc, plus facile d'accès parce que proche de l'Espagne, et surtout parce que Tanger avait un statut particulier, une ville internationale, active, commerciale et ouverte. De par sa position géographique –au croisement de deux mers et deux continents– Tanger est au carrefour de nombreuses influences, qu'elles soient culturelles, politiques ou religieuses. Son histoire a montré que ces influences ont été multiples, et qu'elles ont construit une mémoire très riche, prenant ses sources jusque dans les légendes et la mythologie : Hercule, par exemple, aurait séparé en deux la montagne reliant l'Espagne au Maroc. Les œuvres présentées ici ont été réalisées par des photographes venant d'horizons très différents, ayant comme point commun d'être européens et de partir à la découverte de l'inconnu. James Valentine (1815-1880) était un photographe, lithographe et éditeur anglais.
Il apprit la technique du daguerréotype à Paris dans les années 1840, et photographiait les rues de Grande-Bretagne afin d'en faire des cartes postales. Il était de surcroît l'un des plus prolifiques photographes- éditeurs de cette période. Il voyagea au Maroc autour de l'année 1875, et neuf des photographies qu'il réalisa alors font partie de l'exposition. Cavilla, ce photographe d'origine espagnole selon certaine sources, s'était installer à Tanger vers 1880 et travaillait principalement par la légation britannique .Ses photographies ont été reproduite en gravures dans plusieurs récit de voyage de l'époque. On connait encore de lui un album de 16 photographies intitulées « Tangier Viewers » accompagné d'un texte en anglais. Quand a Léon Davin, il a installé son atelier à Tanger en 1880.
Il est important de noter que l'apparition de la photographie a été tardive au Maroc, par rapport aux pays voisins tels que l'Algérie ou la Tunisie. En effet, le Maroc était alors comme nous l'avons vu un endroit peu propice aux voyages. Les photographes- voyageurs étaient en général chargés d'une mission gouvernementale ou prêts à se lancer dans le commerce, comme par exemple James Valentine. Ces photographies sont avant tout un témoignage du patrimoine tangérois, des preuves visuelles d'un passé à redécouvrir. Mais elles ont aussi une valeur artistique, esthétique.
Un mot sur la galerie Venise CadreEn 2006, la galerie Venise Cadre fêtait ses soixante ans et publiait, à cette occasion, un magnifique ouvrage retraçant l'histoire de la galerie, devenue référence du monde de l'art marocain. Son directeur et propriétaire, Lucien Amiel, perpétue une tradition qu'il a lui-même instauré: exposer des artistes confirmés et émergents en dehors de tous courants de «mode». Véritable témoin et mémoire d'une partie de l'histoire de l'art du Maroc, l'une des plus anciennes galeries d'art du Maroc est le théâtre renouvelé et vivant des expressions picturales d'artistes très différents. Des grands peintres orientalistes aux peintres ou sculpteurs contemporains, connus ou méconnus, l'histoire de l'art est en marche. Amateurs, publics avertis ou collectionneurs ne s'y trompent pas et les vernissages de Venise Cadre sont sans conteste les plus courus, avec raison.