OK, ce n'est pas un sujet amusant, mais une triste réalité.
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2008/1/9/enqu0.htmJe peux en témoigner, j'ai un tout petit peu aidé une religieuse spécialisée dans les soins aux grands brûlés à Samalut, il y a même un hôpital à Assiout qui ne fait que cela, c'est un ami qui en est le directeur, ce qu'il raconte est horrible. La situation est effroyable. Bien sûr, il y a beaucoup d'accidents domestiques: la casserole tient en équilibre précaire sur un petit réchaud à gaz sur le sol d'une pièce où jouent des enfants.
Mais un grand nombre de femmes viennent se faire soigner, soit après avoir été battues et/ou brûlées par leur mari, soit en essayant de s'immoler par le feu suite à un mariage malheureux, et j'imagine que beaucoup n'y viennent pas... Elles sont maltraitées aussi par leur belle mère, qui se "venge" de ce qu'elle a elle-même subit.
Elles arrivent pour se faire soigner, ne disent rien, leur regard ne montre que désespoir et résignation. Honnêtement, je ne l'ai pas supporté. L'odeur effroyable, la vue de ces corps ravagés, les plaies infectées, mais le pire est ce regard, cette souffrance silencieuse... J'ai faibli après une heure... A Samalut, la soeur Reis soigne des centaines de brûlés chaque semaine (oui: des CENTAINES, ce n'est pas une faute de frappe, et plusieurs dizaines de femmes sont dans ce cas), avec une pommade qu'elle fait elle-même avec du jus d'aloès qu'elle cultive dans le jardin du couvent.
Je tremble à l'idée que ces suicidées "ratées" devront, dans leur état, retourner dans leur famille, sans aucune assistance... A l'hôpital d'Assiout, ils ont prévu un soutien psychologique et un suivit familial, mais qui oeuvre péniblement...
Et cela se passe aussi bien chez les chrétiens que chez les musulmans, c'est "normal", en Egypte, de battre sa femme: les hommes en rient entre eux... Bien sûr, tous les hommes ne le font pas, mais une énorme proportion, oui, dans tous les milieux...
Chapeau au journal "al ahram" qui n'hésite pas à jeter le pavé dans la mare... comme si l'excision ne suffisait pas (encore 85% actuellement, la loi sur son interdiction ayant été abrogée)