Le plus bel exemple de bois tourné est le fameux moucharabieh. Le cèdre est l’essence de bois la plus fréquemment utilisée, mais le citronnier, le thuya ou le noyer peuvent également être employés. La dextérité et la rapidité du kharrat (sculpteur-tourneur sur bois), l’habileté de son pied à tenir l’outil, sont étonnantes. Si l’exécution des moucharabiehs à la main et au pied avec des outils traditionnels est encore utilisée très souvent, certains artisans commencent à utiliser le tour électrique beaucoup plus rapide.
Pour le moucharabieh, le kharrat a besoin de baguettes de bois qu’il tournera de manière à obtenir une succession de cubes et de bobines. Le Kharrat exécute le travail toujours assis, se servant autant de ses pieds que de ses mains. Il façonne la pièce de bois au ciseau en la faisant constamment tourner.
Le gros orteil de l’artisan maintient le ciseau à bois, les autres doigts du pied l’appuient sur la pièce à sculpter : une des mains dirige le ciseau tandis que l’autre fait tourner la pièce au moyen d’un archet fait d’une cordelette tendue sur un long manche en bois.
Puis les baguettes sont reliées ensemble par d’autres bobines de dimensions égales aux précédentes qui viennent s’ajouter perpendiculairement sur les cubes creusés de mortaises, au moyen de deux tenons, afin d’obtenir une sorte de filet de bois, aux mailles serrées et régulières.