Pour moi cette image illustre parfaitement le débat que je souhaite lancer sur les services hospitaliers au Maghreb.

Après tout ce que j'ai pu lire, voir ou entrendre autour de moi, je me demande bien si l'on peut parler de SERVICE hospitalier.

Que ce soit en algérie, Maroc ou Tunisie, la médecine a vraiment deux vitesses et deux catégories, et chacun n'a pas le même droit aux soins.
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Ben en France ça devient un opeu comme ça aussi !!
Il y a la médecine des opauvres et celle des riches !! ont vois de + en + la fifference genre j'ai été dans un centre médical pour me faire un plombage et ap j'ai été chez un privée pour faire un détartrage y a pas foto le plombage est pourri mm pas tallé genre un bout de pate et tu pousse aec le doigt et voila le plombzge est fzait (mais ça je l'ai senti le jour mm) il fo le refaire et le detartrage avait l'air d'un vrai il m'a pas fait que les 4 dents de devant !!! mais bien sur c + cher que gratuit !!!!!

Je ne sais si tu as eu l'occasion d'avoir affaire aux soins médicaux dans le Maghreb, et plus particulièrement des urgences des hôpitaux, mais lorsque l'on parle d'urgence.... le mot n'a pas du tout la même signification.

Je vais te donner le simple exemple de mon beau-frère qui a eu un accident cet été de mobilette cet été.

• Dans un premier temps, personne n'a le droit, ni la possibilité de l'emmener se faire soigner sans l'aval exclusif de la police. Donc si ces derniers ne peuvent se déplacer avant une heure, tu peux creuver sur place aucune ambulance ne te prendra et pas la peine d'amener le blessé avec ta propre voiture, l'hopital ne le prendra pas en charge (Missboussa pourra témoigner également sur ce point).Mon mari a vu un ami mourrir devant ses yeux à cause de cet état de faits.
  
• Ensuite, l'hôpital ne te prendra en charge que si un membre de ta famille peut être garant que tu payeras les frais
  
• Ta famille doit faire jusqu'à des 500 km par jour pour te procurer de quoi te nourrir, te soigner (médicaments, d'où la signification de la petite illustration)
  
• etc...
  

Je ne parle pas du système de backchich et autres procédés qui règne dans les services hospitaliers.

il y a deux ans je suis allée en Tunisie avec ma soeur et son fils, son fils a eu la varicelle donsc on est allé à l'hôpital pour voir ce qu'il avait, il a dit que c'était une sorte d'allergie ou de boutons de chaleur et il lui a donné un sirop qui en fait accélerer la propagation des boutons...je lui ai demandé si cela n'était pas la varicelle, il m'a répondu qu'il n'y avait jamais de cas de varicelle...on y allé deux fois, c'était toujours le même docteur et il a répété la même chose...quand on est arrivé en France, on est allé en urgence au docteur qui a dit qu'il fallait arrêter immédiatement ce sirop...car il était complétement contre-indiqué.

Ou sinon, pour la circoncision de Elias, on est allé à la Clinique de Kébili, c'était nickel au point de vue propreté...c'est vrai qu'il faut tout fournir...mais du moment que cela s'est bien passé, ça va...

ce qui est dommage aussi, c'est qu'il faut se déplacer dans le nord de la Tunisie, pour voir de bons spécialistes...dans le sud, il y a beaucoup de généralistes...et que cela coute aussi cher qu'en France par rapport à leur niveau de vie...et parfois ils s'en passent et restent malades car ils n'ont pas les moyens de se soigner...oui c'est une médecine à deux vitesses...

bonjour
j'ai vécu 5 ans en Algérie et j'ai eu le temps de me rendre en compte du service hospitalier là-bas. ma première expérience était lorsque je suis tombée enceinte de mon premier enfant. mon mari à l'époque m'avait emmené dans le dispensaire du village. aucun examen approfondi, pas d'échographie, aucun suivi....Il faut dire que peu de gens peuvent se permettre de s'offrir les services d'un gynécologue. c'est vers ce dernier que je me suis tourné : le bon déroulement de ma grossesse en dépendait.
il faut savoir que beaucoup de femmes enceintes font des fausses couches, accouchent prématurément, perdent leur bébés à la naissance, ont un enfant malade, ou encore ont une grossesse à risques et ce, sans possiblilté de suivi adapté.

j'ai le cas de mon ex belle soeur qui a mis au monde un enfant qui se présentait par le siège (détecté seulement le jour de l'accouchement). quand elle a eu ses contractions, le dispensaire a refusé de terminé l'accouchement. on a du la transporter à l'hopital de la ville voisine. arrivés là bas, les formalités sont beaucoup plus importantes que les douleurs et la vie d'une mère et son enfant. mon ex belle soeur était par terre, avec un bébé prèt à sortir (elle lui tenait les pieds). biensur, la famille a du faire des pieds et des mains pour que les médecins les prennent en charge en urgence. résultat: le bébé est né en détresse respiratoire. ll a été placé en couveuse (très rudimentaire). ses pieds étaient déjà tout bleus. il est décédé dans la nuit.

c'est la première fois que j'assistais à un tel drame d'autant plus que j'attendais également un bébé pour le mois prochain. j'ai prié pour que tout se passe bien. la famille de mon ex mari a insisté pour que j'accouche au dispensaire. j'ai du me plier aux volontés de mon ex belle mère. j'ai passé la nuit avec mes contractions dans une grande salle où étaient installés une dizaine de lit. j'ai du fournir mes propres draps, ma propre nouritture. il n'y avait pas de lumière dans les toilettes. les cafards étaient mes compagnons pour la nuit. l'eau était coupée. j'ai passé la nuit la plus affreuse de ma vie, à maudire mon ex mari et ses parents de m'infliger un tel climat pour attendre mon premier enfant. j'ai accouché au petit matin. épisiotomie à vif, insultes au passage de la part des "sages femmes",...Je me suis juré que plus jamais je n'aurai d'enfant en Algérie.

avec le temps j'ai compris que les privilèges allaient à ceux qui avaient de l'argent. mon fils a eu à l'age de 2 mois une très forte fièvre. j'ai du aller dans un hopital et payer une des infirmières pour avoir des médicaments pour faire baisse la fièvre. aucune pharmacie n'en avait. j'ai vite vu que les relations sont très importantes dans ce milieu. par la suite, j'ai pris mes devants. mes parents m'envoyaient régulièrment par l'intermédiaire de mes oncles ou tantes de france toutes sortes de médicaments pour toutes circonstances.
je n'ai plus fait confiance en aucun médecin la bas. s'il m'arrivait de consulter pour moi mème ou mon fils, je posais toutes sortes de questions. je lisais chaque notice sérieusement avant d'administrer quoique ce soit.

en cinq ans j'ai vu pas mal de choses qui m'ont choqué. l'argent m'a permis d'accéder à des soins que d'autres ne pourront jamais avoir.
les gens pauvres qui ne disposent pas de sécu ni de mutuelle subissent sans rien dire. les maladies se déclarent sans aucune chance de guérison.
j'ai toujours fait en sorte d'aider du mieux que je le pouvais ceux qui en avaient besoin en leur procurant des médicaments (pour la toux par exemple ou pour la fièvre) en leur expliquant bien comment les administrer. mais quand cest grave je ne peux que prier pour eux. la santé est devenue un luxe que peu peuvent s'offrir.

je vous laisse lire cet article que j'ai eu l'occasion de poster sur un autre forum et qui illustre bien les services de la santé en Algérie.

Actualités : SIDI-BEL-ABBESUn enfant hémophile circoncis, entre la vie et la mort

Un enfant répondant aux initiales A. M. Alaeddine hémophile, âgé de 2 ans et demi, circoncis jeudi dernier dans la localité de Belarbi (Sidi-Bel-Abbès), a été admis en urgence hier aux UMC du CHU de Sidi-Bel-Abbès dans un état jugé très grave. L’enfant a été circoncis par un praticien exerçant légalement et ayant l’habitude de pratiquer ces actes.

Mais si l’acte de circoncision a été pratiqué dans les règles de l’art, selon nos sources, la faute pourrait peut-être incomber involontairement aux parents qui, soit ignorant l’hémophilie de leur enfant ou tout simplement sous-estimant la gravité de la maladie, ont omis de prévenir le praticien en question. L’enfant a perdu abondamment de sang pendant des heures et des heures, hémorragie qui a fait réagir les parents qui ont évacué le malade vers les urgences. Mais hélas, malgré une rapide prise en charge médicale, l’enfant qui a perdu tout son sang a été intubé et lutte toujours contre la mort. C’est pourquoi, pour éviter de tels drames les parents doivent au préalable informer les médecins des pathologies existantes chez les enfants qui doivent subir l’acte de circoncision.A. M


http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2007/07/01/article.php?sid=55657&cid=2


les précautions d'usage avant toute intervention ne sont pas toujours respectées. il en découle de graves conséquences qui peuvent ètre mortelles.
encore aujourd'hui, on ne dépiste que tardivement les maladies chez les enfants.

Ton témoignage et cet article Gazelle me vont droit au coeur et c'est exactement cela que je veux dénoncer par ce post. On est loin des notions d'urgence et de soins dans les hopitaux du Maghreb.
Qu'en est-il de du serment d'hypocrate ? Qu'en est-il de l'obligation de sauver et apporter assistance à personne en danger ?

Je ne parle pas des cliniques privées qui sont très bien équipées et avec généralement des praticiens au top, ni des hôpitaux militaires parfaitement équipés.
Mais ce qui ressort avant tout c'est qu'une vie n'a pas de valeur... seul l'argent est prioritaire. Un malade est avant tout un client..
Cependant même un client est mieux traité, il est souvent négligé s'il n'ait pas entouré par les seins. C'est à la famille de nourrir, laver, habiller, etc le malade.
L'hygiène est quasi inexistante, tout du moins dans les petits hopitaux et dispensaires. Les hôpitaux de campagne sont rarement équipés et dès le moindre examen ou spécialiste nécessaire, il faut faire des centaines de kilomètres, obligeant ainsi les familles à suivre leur malades pour leur procurer nourriture, draps, et médicaments.

Et quand on sait combien les maladies neusocomiales peuvent provoquer de dégats dans les hopitaux, je serai curieuse de connaitre le taux de celles-ci au Maghreb.

A mon tour de témoigner. Vous n'êtes pas sans savoir que mon mari est en prison depuis plus de 3 mois mais je ne pense pas vous avoir expliqué pourquoi donc je vous explique : cet été mon mari a eu un grave accident de voiture avec son frère (aujourd'hui encore je pense que ce sont des miraculés), malgré quelques blessures ils ont trouvé la force de sortir de la voiture et de faire du stop pour se rendre au service des urgences de l'hopital le plus proche (un hopital public). Là, un médecin les reçoit et les regarde de haut en bas en leur disant "vous n'avez rien, rentrez chez vous." Donc mon mari explique qu'ils sont accidentés et qu'ils ont mal partout, il demande à ce que le médecin les examine. Le ton monte et là le docteur dit à mon mari et son frère "vous les clochards de france, vous n'avez rien à faire ici, vous n'avez qu'à aller vous faire soigner dans le privé !". A partir de là ça a dégénéré, ils ont commencé à se battre. Résultat : mon mari et son frère ont écopé d'une peine de 5 mois de prison fermes (peine qui, je l'espère, ne sera pas endurcie demain devant la cours d'appel !) car ce gentil médecin a porté plainte en premier et qu'il s'est fait faire un superbe arrêt de travail de 25 jours par l'un de ses collègues !!!A ce jour, mon mari et son frère n'ont encore subi aucun examen médical approfondi (ni radiographies, ni scanner, ni rien, seulement une visite médicale de routine !)
Donc, je ne pense pas qu'on l'on puisse parler de service des urgences car comme le soulignait Marzou tout le monde préfère attendre que les gens crèvent devant eux.

Une bagarre du même type s'est reproduite dans le même hopital mais avec un autre médecin, à peine deux semaines après l'histoire avec mon mari...bizarre...est-ce que ce refus de travailler reflète un gros manque de moyens mis à disposition des médecins dans les hôpitaux publics ? ou est-ce seulement qu'ils ne veulent pas travailler ? je ne sais pas...

Un 3ème exemple : quelques semaines après l'accident de mon mari, ma belle-soeur a discuté avec une de ses cousines qui a fait une fausse couche à 6 mois de grossesse. En effet, celle-ci s'était rendue un soir aux urgences car elle avait de grosses douleurs dans le ventre et le médecin lui a dit "c'est rien, va dormir, ça va passer", suite à cela elle a perdu son bébé et devinez quoi, il s'avére que le médecin qui l'accueillie est le même médecin qui a refusé de soigner mon mari !!!

Des histoires comme celles-là j'en ai à la pelle !!! C'est vraiment désolant et révoltant ! Il parait que les hopitaux privés, bien que chers, sont beaucoup mieux...mais bon je veux le voir pour le croire...

Missboussa,
Avant tout, on "tiendra les pouces" en pensant très fort à ton mari demain en espérant que tout se passe bien en appel.

Pour le reste, malheureusement, je ne peux qu'abonfer dans le sens de vos témooignages.
Il y a quelques année, un copain tunisien fait un sérieux malaise alors que nous sommes au retaurant à Zarzis (nous étions une dizaine) mais je ne le connaissais que de vue.
Ce garçon boit beaucoup mais je trouvais que son état était tout de même anormal car il avait mal au bras et un étau dans la poitrine disait-il.
Il y avait avec nous un médecin d'un hôpital public (d'une ville du Nord: il était en vacances) et qui, lui aussi, me dit de ne pas m'en faire, qu'il fallait simplement qu'il cuve son vin.
Comme je loue toujours une voiture, je l'ai embarqué et 'ai conduit à l'hôpital public.
Il a été fort bien accueilli, je dois dire, et moi aussi.
Il a été emmené directement en soins intensifs car il avait fait une légère attaque cardiaque (il avait 38 ans)
Ce qui m'a stupéfaite, c'est que le chef des urgences (c'était la nuit) m'a dit que je pouvais entrer le voir pour essayer de le calmer car il s'énervait beaucoup pour sa famille qui n'était pas au courant.
Non seulement, alors que je n'étais pas de sa famille, j'ai pu entrer en soins intensifs, mais j'ai constaté qu'on ne me donnait ni blouse ni masque alors que deux autres malades très sérieusement atteints étaient dans la même pièce. Je n'en revenais pas.
J'ai pu le calmer et, après lui avoir demandé les n° de portable de sa soeur et de son père, les avertir et les rassurer.
Le lendemain (je repartais en Belgique le surlendemain), j'ai amené sa soeur et sa mère à l'hôpital et ai vu avec effroi qu'elles lui ameaient de la nourriture dans une casserole un peu édouteuse" et ont pu entrer avec leur cadeau.
Ce sont elles, effectivement, qui l'on lavé pendant que je sortais et tout ça sans aucune mesure de protection.
Comme Marzou, je me demande combien de maladies nocosomilales surviennent en Tunisie dans ce style d'hôpitaux.
Les soins, comme la Justice à deux vitesses, ça existe chez nous aussi, mais jamais dans de telles proportions.
C'est là que j'ai mesuré,, une fois de plus, à quel point j'avais de la chance d'être née ici.

Sincèrement Odysséenne, je pense que ton ami a été bien reçu et pris en charge immédiatement, tout simplement parce que tu étais avec lui, tu as été un peu sa carte d'accès aux soins.

J'ai pu constater comment les médecins peuvent être cordiaux, aux petits soins dès qu'un touriste accompagne le malade, ou est lui-même malade. Et c'est encore un exemple qui me fait bondir.... car cela sous-entend encore que le patient n'est qu'un client.

Ho là je savais pas que c t a ce point !! en effet on a qd mm de la chance en France !!!!! suis désolée missboussa et tiens nous au courant et surtout des examens a sa sortie de prison!!!!

Ce que je viens de lire me conforte dans ce que je sais déjà, et moi aussi j'ai un témoignage :

mon compagnon tunisien avait le dessus de la main couverte de verrues, ainsi que quelques-unes sur le bras, au visage, il y a encore quelques mois.

Je lui ai rapporté un produit de France, qui "mange" les verrues. Ca a bien marché, mais cela n'était pas suffisant. Nous avons donc décidé de prendre un RV à Djerba, dans une clinique chez un dermatologue. Celui-ci a fait un traitement, tout en disant de continuer le produit que j'avais rapporté de France. Je suis rentrée ici, et mon compagnon avait un second RV un mois plus tard chez ce dermatologue. Il lui a conseillé de continuer à mettre le produit que j'avais rapporté, je m'étais donc transformée en médecin et infirmière.

Au bout de quelques semaines, au téléphone, il me dit qu'il a très mal à sa main, en effet le produit avait provoqué du pus, et le dermatologue disait qu'il fallait continuer quand même. Je lui ai dis d'arrêter ce truc, et de prendre un RV chez un spécialiste dans le nord, eh oui.

Nous sommes donc allés à Hammamet, chez un "vrai" spécialiste, mon compagnon a été traité au laser, j'ai assisté aux traitements, après plusieurs anestésies. Un prélèvement a même été fait et envoyé dans un labo pour analyse, normal. Les verrues étaient devenues si grosses que cela a duré un bon moment. Ensuite, des pansements à faire pendant deux semaines, à raison de trois fois par jour.

A ce jour, il est enfin débarrassé de ces verrues, et voilà la médecine en Tunisie, je n'y croyais pas ! Moi qui lui disais "tu sais en France, on va chez un dermatologue et après c'est fini".

Eh oui, ces histoires s'accumulent malheureusement !! Par contre je ne connais pas bien les différences entre le nord et le sud de la tunisie au niveau médical mais l'histoire de mon mari est arrivée dans le nord-ouest, donc...