Bonne réflexion Marzou, surtout après un week-end où l'on se prend la tête avec son "enfant roi".


Lorsque j'étais enfant, je n'avais jamais, de par mon éducation, vu l'enfant sous cet aspect. Nous avions un fort respect pour nos parents, et il n'était pas trop permis de négocier un ordre.

Puis, j'ai eu mes propres enfants, et, comme on veut toujours bien faire, on essaie de tout leur donner, de les rendre heureux, de leur consacrer tout notre temps, au détriment du notre.

Avec les années, un beau matin, on s'aperçoit qu'ils sont devenus des "enfants rois", tout est normal, rien ne peut leur être refusé. On a beau essayer de faire machine arrière, de leur expliquer les choses. Cet état là "d'enfant roi", n'est pas bon, on ne les arme pas pour la vie, on les élève dans une bulle.

Je penses que le dur rôle de parent consiste justement à savoir refuser, savoir dire non, c'est ce qui est le plus difficile, car l'enfant ne comprend pas, mais il a besoin à mon sens, de ces repères là. L'élever comme un "enfant roi", c'est tout lui permettre, c'est le hisser à une place qui ne correspond pas à la réalité.

J'ai déjà vu un "enfant roi", devenu adulte, battre ses parents, car ils refusaient de lui donner de l'argent.

Il me semble que "l'enfant roi" est un phénomène nouveau, car il y a quelques années, cela n'existait pas.


Je terminerai en disant que oui, l'enfant est un roi, car une pierre précieuse, un diamant brut. C'est à nous, adultes, de le protéger, mais lorsque la situation s'inverse et que ce sont les parents qui deviennent esclaves de l'enfant, on peut parler "d'enfant roi".

Pour ma part je suis totalement contre !!
Maintenant bcp d'enfants n'ont plus aucun respect envers les personnes, ils n'ont plus la valeur des choses !! Tout leur tombe tout cuit sans l'avoir mérité!! A notre époque on ne réclamais jamais de bonbon (on y avait droit que le dimanche) ni jouet ni fringue et on s'habillait comme on nous l'imposait. Je pense que je suis un exemple comme bcp, dés que j'ai commencé a travailler a 18 ans j'ai versé une pension allimentaire à ma mère je me suis payé moi mm mon permis et je suis partie vivre seule a 19 ans. Au moins maintenant j'ai la valeur des choses et je sais que c dur a avoir. ( je sai sje vais être critiquée hihihihi)

C'est pas moi qui vais te critiquer Nina, moi je suis partie à 17,5 ans de chez mes parents. J'ai commencé à travailler à 18 ans, un travail dur, et je ne leur ai jamais rien demandé. J'ai aussi la valeur des choses, et je ne veux pas donner d'argent à mes enfants, comme ça, je veux qu'elles comprennent que l'argent ça se gagne, et durement.

Elles ont demandé des fringues ou baskets de marques, et j'ai toujours refusé, j'ai essayé de leur expliquer, et qu'elles s'achèteraient ces trucs quand elles gagneraient leur vie plus tard. Mais on fait forcément des erreurs, car on veut les gâter, à noël, aux anniversaires, et c'est le piège.

Moi à noël, j'avais UN cadeau, et encore ! Mes parents n'avaient pas les moyens d'acheter des tonnes de cadeaux, et j'avais un cadeau modeste, et j'étais super contente. Aujourd'hui, j'ai constaté qu'elles n'en ont jamais assez, et ça m'énerve prodigieusement.

J'ai galéré pendant des années, car je n'ai pas été élevée dans une bulle par mes parents, mais cela m'a appris à me battre. Aujourd'hui, je sais que s'ils ont besoin, je les aiderai car pour moi c'est un devoir, même si je n'ai pas toujours été d'accord avec eux. Ils ont été sévères mais ils m'ont appris des vraies valeurs, ce que j'essaie de faire avec mes enfants.

Je n'ai pas été et ne suis pas une mère sévère, mais une mère cool, sauf qu'il y a des limites. Pour la première (la grande), c'est pas trop mal parti, mais la petite, pfffff, y'a encore du boulot, il faut se battre sans cesse pour qu'elle ne se considère pas comme "l'enfant roi" justement. Nous allons avoir un autre chat bientôt, eh bien elle a décidé que c'est elle qui choisirait le nom du chat, j'ai dis "ben non", lol mais pour elle c'est comme si c'était fait. Quel boulot d'être parent !

tout faire pour leur bonheur,oui, mais en regardant à long terme.

Les mettre au centre du monde n'est pas un service à leur rendre parce que plus tard, ils ne seront plus au centre... et devront s'assumer, faire face aux difficultés seuls...

Le but de l'éducation est de leur donner "des racines et des ailes", pas de les gâter au point de les rendre insupportables... Le problème est qu'il est plus facile de lui donner un jouet ou une sucrerie que de passer du temps avec lui.

Je comprends qu'a notre époque ce n'est pas du tout facile de dire non aux enfants car il y a "les copains" qui ont ça et ça et pourquoi pas moi!!!
Peut être faut il être un peu moins sévère qu'a "notre époque" mais leur faire apprécier la valeur des choses et démontrer que qd on veut quelque chose il faut le gagner, je dis ça dans le sens de leur rendre service pour leur avenir!!

pourquoi tu serais critiquée Nina? au contraire, c'est tout à ton honneur!
j'ai grandi dans une famille de 8 enfants, dont j'étais l'aînée des filles. tu sauras que chez la plupart des maghrébins, les garçons sont traités comme des rois. ils sont autorisés à tout faire, on leur pardonne tout, même de ne pas avoir un physique avantageux! c'est pour dire!
j'ai du très tôt "être grande": préparer les repas, faire le ménage, m'occuper des mes frères et soeurs, faire la paperasse administrative (mes parents ne savant pas écrire le français, j'étais le lien), ...
mon papa travaillait dans la maçonnerie en déplacement pour nourrir sa famille. et dieu sait que ce n'est pas facile de subvenir aux besoins de chacun. j'ai partagé une chambre avec mes soeurs (lits superposés, matelas de fortune, un bureau pour 4, des vêtements qu'on se prêtent entre nous,...).le seul jouet que j'ai eu est une poupée Tinnie, que j'ai gardé très longtemps. j'en ai pris soin comme si c'était la chose la plus précieuse au monde.
il fallait toujours terminé son assiette (pas de gaspillage), ne jamais protester, ne jamais faire de caprices, se contenter de ce qu'on avait, ne jamais demander, respecter ses parents, baisser les yeux quand on se faisait gronder, ...
j'ai travaillé pendant les vacances scolaires pour aider mes parents, j'ai financé mon permis, j'ai fait mes études de droit en m'assumant seule afin que mes parents ne supportent aucune charge financière conséquente à mon choix.

même si à l'époque je trouvais injuste ma situation par rapport à mes amies de classe qui avaient presque tout, aujourd'hui, je suis contente de l'éducation que j'ai eu. elle m'a aidé dans ma vie, a affronter les coups durs, à me contenter de ce que j'ai, et surtout à garder mes vraies valeurs en tête et dans le coeur, pour les transmettre à mon tour à mes enfants.

l'enfant roi n'est pas paré pour se lancer dans la vie. je crois que chaque chose se mérite et qu'il ne sert à rien de faciliter la vie d'un enfant en lui offrant tout ce qu'il veut. il n'a plus la notion de la valeur d'un bien, la valeur du travail effectué pour l'obtenir.

l'éducation des enfants (la vraie) laisse à désirer pour laisser la place à un inversement des rôles: l'enfant croit à sa toute puissance, à son "pouvoir" sur ses parents, à l'accès à ses moindres désirs.
il grandit dans cette optique que tout lui est du. un jouet est aussitôt remplacé par un autre. un caprice suffit à obtenir ce qui est voulu.
ce n'est pas lui rendre service que de tout lui offrir. quand on aime son enfant, il est nécessaire aussi de lui dire non tout simplement. lui expliquer qu'un jour, ses parents ne seront pas derrière lui et qu'il lui faudra sans doute faire beaucoup d'effort pour arriver à ce qu'il veut.

j'ai souvent envie d'offrir à mes enfants le confort que je n'ai pas eu. mais je leur raconte par la même occasion mon enfance à moi pour qu'ils soient conscients de la difficulté de la vie. ils bénéficient de plus de choses que je n'ai pu avoir. il est clair qu'ils ne sont que deux et non pas 8. mais je reste ferme sur beaucoup de choses: le mérite,le travail, le respect, le soin, ...
je leur dis que leur dire non ne signifie pas que je ne les aime pas. je leur dis non pour qu'ils apprennent à devenir adultes. rien n'est du et rien n'est acquis dans la vie.
comme dit mon père,il faut être "fraal" : relever la tête, demander beaucoup à soi, se dépasser quelque soit les coups durs que l'on rencontre, compter sur soi-même avant tout. c'est ce que je retiens de mon éducation. je n'étais pas l'enfant roi mais aujourd'hui mon éducation a fait de moi une reine dans le monde des adultes. et je le dois à mes parents.