En campagne dans le Sud-Est, Jean-Marie Le Pen renoue avec les outrances verbales
Jean-Marie Le Pen a lancé, dimanche 24 janvier, à Toulon, ce qui devrait être sa dernière campagne électorale, cinquante-quatre ans après ses débuts en politique.
Devant quelque 700 personnes, la tête de liste FN en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) pour les élections régionales s'est livrée à un discours extrêmement virulent qui renouait avec les accents lepéniens des années 1980. Dimanche, la crise économique - principal axe de la campagne des européennes de 2009 - a été reléguée au second plan et a fait place à la lutte contre l'immigration.
Toulon, ville symbole. C'était, en 1995, la municipalité la plus importante en taille gagnée par le Front national. C'est aussi une ville qui compte une forte population de "rapatriés" d'Algérie. D'ailleurs, avant son meeting, le président du FN est allé déposer une gerbe au monument aux "martyrs de l'Algérie française", à l'appel du Centre national des rapatriés, pour les 50 ans des barricades d'Alger.
Physiquement en forme, le leader de 81 ans n'a pas hésité, dans son discours, à utiliser quelques outrances. "Nous avons amené des dames qui vont pondre", a-t-il lancé, se mettant dans la peau d'un immigré clandestin. Et d'ajouter : "Un cheval qui accouche dans une étable est réputé faire une vache."
Pour M. Le Pen, "l'immigration est le phénomène historique le plus grave (que la France connaît) depuis qu'elle existe". Selon lui, tous les malheurs sont dus au "tsunami migratoire". L'islamisme ? "Fils aîné de l'immigrationnisme." Comme l'insécurité et le chômage. Les réfugiés kurdes découverts vendredi en Corse ? "Ce sont des délinquants." Il s'est même essayé au jeu de la politique-fiction. Si le FN arrive un jour aux affaires, "la France n'acceptera plus d'immigrés chez elle et, s'ils viennent, ils ne seront jamais régularisés, jamais naturalisés et ils n'auront droit à aucun avantage social", avant d'estimer que les valeurs de "la famille, du travail, de la patrie ont été dévalorisées" parce que trop rattachées à Vichy.