France-Tunisie. Boris Boillon rend les clés de l’ambassade de France à Tunis ce mercredi
Selon les informations du JDD, Boris Boillon vit ses dernières heures en tant qu’ambassadeur de France en Tunisie. Un nouveau représentant sera nommé demain, lors du dernier conseil des ministres avant les vacances du gouvernement.
Le départ du « Sarkoboy »
Ce n’est une surprise pour personne, Boris Boillon, un protégé de Nicolas Sarkozy, devrait quitter ses fonctions dans les prochains jours. Son remplaçant, François Gouyette, fait partie des quatre ambassadeurs qui seront nommés demain mercredi en conseil des ministres. Il était précédemment en poste en Libye de 2007 à 2011.
À l'époque de sa nomination, en période post révolutionnaire, le diplomate, souvent décrit comme un « Sarkoboy », avait provoqué la colère des Tunisiens par son attitude jugée arrogante vis-à-vis de journalistes locaux.
Sa nomination devait constituer « un nouveau départ, un nouvel avenir » dans les relations bilatérales, selon les propres termes de M. Boillon. Mais, sa première rencontre avec les journalistes tunisiens a viré au vinaigre lorsqu’il a refusé de répondre à certaines questions qualifiées de « débiles » ou de « n'importe quoi ».
« Boris Boillon dégage »
« Moi, je ne suis pas là pour faire de la polémique, je ne suis pas là pour créer des problèmes, je suis là, mais pour créer des solutions, donc n'essayez pas de me faire tomber sur des trucs débiles. Franchement, vous croyez que j'ai ce niveau-là, vous croyez que je suis dans la petite phrase débile ? », a notamment répondu l’ambassadeur. Des extraits de cette rencontre ont été diffusés à la télévision tunisienne ainsi que sur Facebook, provoquant le mécontentement de nombreux Tunisiens.
Une page Facebook a alors été ouverte sous le titre : « Boris Boillon, dégage ! », en écho à l’injonction qui avait fait fuir Ben Ali quelques semaines plus tôt. Peu après, environ 500 Tunisiens ont manifesté devant l'ambassade de France pour réclamer son départ, dénonçant « son manque de diplomatie » et « son agressivité » lors de cette rencontre.
Rached Cherif
Source : Le Corrier de l'Atlas