Brigitte Bardot est poursuivit une nouvelle fois pour incitation à la haine raciale et une peine de deux mois de prison avec surcis et 15 000 euros d'amendes ont été requis par l'accusation mardi 15 avril. L'ancienne star de cinéma est poursuivie pour la cinquième fois pour "incitation à la haine raciale" suite à des propos sur les musulmans.
En décembre 2006, la star mythique du cinéma français avait adressé une lettre à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, où elle réclamait que les animaux tués par les musulmans lors de l'Aïd el Kebir soient étourdis avant d'être saignés. Ce courrier avait été publié dans le magazine Info-Journal, distribué aux sympathisants de la Fondation Brigitte Bardot.
Dans cette lettre, elle écrivait: «Il y en a marre d'être menés par le bout du nez par toute cette population qui nous détruit, détruit notre pays en imposant ses actes.»
Ces propos avait provoqué l'indignation de plusieurs associations antiracistes (Mrap, Ligue des Droits de l'Homme et Licra).
Absente à l'audience en raison de ses «difficultés à se déplacer», Brigitte Bardot, 73 ans, qui souffre d'arthrose de la hanche, avait adressé une lettre au tribunal: «Je suis écoeurée par le harcèlement que me portent» ces associations. «Je ne me tairai que lorsque les étourdissements seront pratiqués» sur les animaux avant l'abattage rituel, y ajoutait-elle, se disant «fatiguée et lasse».
]"Je suis un peu fatiguée de poursuivre Mme Bardot", a dit le substitut du procureur Anne de Fontette, qualifiant de "fadaises" ses déclarations litigieuses. Elle a demandé des sanctions "plus frappantes et plus marquantes" qu'à l'ordinaire.
Elle a déjà été condamnée quatre fois depuis 1997 à des peines d'amendes d'une valeur croissante de 1.500 euros, puis 3.000 euros, puis 4.500 euros, puis 5.000 euros, pour "incitation à la haine raciale", toujours en raison de ses propos sur les musulmans.
Le Mrap, un des plaignants qui la poursuivent, a demandé au tribunal de tenir compte de la récidive. "Le Mrap demande à la 17e chambre correctionnelle de Paris de prendre acte de ce refus de l'intéressée, de tirer des leçons de ses condamnations antérieures et de renoncer aux propos racistes. Il lui appartiendra d'en tirer les conséquences" , dit l'association dans un communiqué diffusé avant le procès.
La dernière sanction en 2004 visait des passages de son livre "Un cri dans le silence" où elle assimilait les auteurs des attentats du 11 septembre 2001 aux musulmans en général, dénonçait "l'islamisation de la France" et assimilait les musulmans à des "envahisseurs" .
Celle qui a pris en charge depuis son retrait de l'écran dans les années 70 la défense de la cause animale s'en prend aux pratiques religieuses des musulmans, notamment l'abattage rituel des moutons pour la fête de l'Aïd el Kébir.
A l'audience de ce procès de 2004, "BB", en larmes, avait nié tout racisme, expliquant qu'elle avait simplement voulu expliquer qu'à ses yeux la France souffrait du "métissage"."Il y a beaucoup de nouvelles langues dans la nouvelle Europe. Le métissage est possible entre les pays latins qui ont une même base de tradition, de religion et de pensée commune mais plus difficile avec des gens qui ne partagent pas les racines de notre civilisation" , avait-elle alors dit.
Sources : AFP - Paris (Reuters)