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 Chants de l'âme et du Coeur - Khalil Gibran (Extrait)

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marzou
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MessageSujet: Chants de l'âme et du Coeur - Khalil Gibran (Extrait)   Chants de l'âme et du Coeur - Khalil Gibran (Extrait) Icon_minitimeJeu 25 Sep 2008 - 14:56

Chants de l'âme et du Coeur - Khalil Gibran (Extrait) 41qktx10

KHALIL GIBRAN
CHANTS DE L'ÂME ET DU COEUR

Les Chants de l’âme et du Cœur de Khalil Gibran s’inscrivent dans la grande tradition lyrique arabe. Le mysticisme de ces récits en prose trouve ici un expression plus onirique, nourrie par la liberté poétique qui entremêle des influences occidentales et orientales. Car si ces « chants » semblent imprégnés d’une ancienne sagesse, ils n’en demeurent pas moins, comme la plupart des textes de Gibran, d’un saisissante modernité. Comme la musique de Beethoven, ils jaillissent du cœur pour pénétrer dans le cœur, et s’apparentent au Mariage du ciel et de l’enfer de William
Blake. Car l’art de Gibran réside dans sa capacité à transmettre des vérités éternelles d’une façon telle que le lecteur a le sentiment de se promener en une forêt familière. Il sait apaiser l’esprit en l’embrassant.


Quatrième de Couverture – Edition la Part Commune – Khalil Gibran - LES CHANTS DE L AME ET DU CŒUR - Traduction d’Anne Juni.



Chants de l'âme et du Coeur - Khalil Gibran (Extrait) En_tet10


EXTRAIT



A LA PORTE DU TEMPLE

J’ai purifié mes lèvres au feu sacré pour parler de l’amour.

Mais quand je les ai découvertes je suis restée sans voix.

Avant de connaître l’amour, le psalmodiais des chansons d’amour.

Mais quand je suis venu à le connaître, les mots restaient muets dans ma bouche.

Et les mélodies dans ma poitrine retombaient dans un profond silence.

Par le passé, si vous m’aviez interrogé sur les secrets et les mystères de l’amour,

Je vous aurais répondu avec force d’assurance.

Mais à présent que l’amour m’a paré de ses atours,

Je viens, à mon tour, vous interroger sur les formes de l’amour et toutes ses merveilles.

Qui d’entre vous peut me répondre ?

Je viens vous interroger sur mon être et ce qui est en moi.

Qui parmi vous peut révéler mon cœur à mon cœur,

Et révéler mon être à mon être ?

Dites-moi désormais, quelle est cette flamme qui brûle en mon sein.

Qui consume ma force et dissipe mes espoirs et mes désirs ?

Quelles sont ces mains, légères, douces et séduisantes,

Qui étreignent mon esprit dans ses heures de solitude

Et versent dans le vase de mon cœur un vin mêlé de l’amertume de la joie

Et de la douceur de la souffrance ?

Quelles sont ces ailes qui battent au-dessus de mon lit dans le long silence de la nuit,

Afin que je reste éveillé, observant – je ne sais quoi ;

Ecoutant ce que je n’entends pas, et regardant ce que je ne vois pas ;

Réfléchissant sur ce que je ne comprends pas, et possédant ce que j’ai pas acquis.

Oui, je suis bien éveillé, soupirant,

Car les soupirs et les chagrins me sont plus chers que le bruit de la joie et des rires ;

Je suis bien éveillé dans la main d’une puissance invisible qui me tue et puis me ravive,

Jusqu’à ce que le jour poigne et remplisse de lumière les recoins de ma demeure.

Après quoi je dors, tandis qu’entre mes paupières flétries les ombres de ma veille vacille encore,

Et qu’au-dessus de ma couche de pierre plane la silhouette d’un rêve.

***


Et qu’appelons-nous l’amour ?

Dites-le moi, quel est ce secret mystique qui se cache derrière votre vie extérieure,

Et vit au cœur de notre existence ?

Quelle est cette immense libération qui arrive comme la cause de tout effet, et comme l’effet de toute cause ?

Quelle est cette hâte qui ressemble mort et vie et fait d’elles un rêve

Plus étrange que la vie et bien plus insondable que la mort ?

Dites-le moi, mes frères, dites-moi, lequel d’entre vous voudrait quitter cette existence torpide

Quand l’esprit sent le contact des doigts blancs de l’amour ?

Lequel d’entre vous ne quitterait pas son père, sa mère et sa maison natale

Quand l’appelle la promise qu’aime son cœur ?

Lequel d’entre vous ne traverserait pas le désert, n’escaladerait pas les montagnes et ne franchirait pas les océans

Pour chercher ce dont languit votre esprit ?

Quel jeune homme, en effet, n’irait pas jusqu’aux confins de la terre

Si l’y attend cette dont le souffle, la voix et le contact lui prodigueront douceur et pléniture ?

Quel homme ne brûlerait pas son âme comme de l’encens Devant un dieu qui voit sa soif et accès à sa prière ?

***


Hier encore je me tenais à la porte du temple

Interrogeant les passants sur les mystères et les bienfaits de l’amour.

Et un homme passa, entre deux âges, décharné et renfrogné, qui me dit :

« L’amour est une faiblesse innée dont nous avons hérité du premier homme. »

Puis un jeune homme, robuste et vigoureux, arriva en chantant :

« L’amour est une résolution qui accompagne notre être, et unit le présent aux temps passés et à venir. »

Alors une femme au visage triste qui passait, soupira :

« L’amour est le venin mortel que des vipères sombres et effrayantes diffusent dans l’espace depuis les abîmes de l’enfer,

Afin qu’il descende en gouttes de rosée sur l’âme assoiffée,

Et l’âme s’en enivre un instant, avant de dégriser pendant un an et de rester morte pour l’éternité. »

Mais une jeune fille, au teint vermeil et les lèvres rieuses dit :

« Ecoute, l’amour est un nectar que les fiancées de l’aube versent sur les forts

Afin qu’ils s’élèvent dans la gloire devant les étoiles de la nuit, et joyeux à la face de l’astre du jour ».

Sur quoi arriva un homme en habits noirs, arborant une longue barbe qui tombait sur sa poitrine, et il déclara sévèrement :

« L’amour est une stupidité qui vient avec l’aube de la jeunesse et s’en repart avec son crépuscule ».

Et un autre le suivit le visage radieux et serein, qui dit avec une joie tranquille :

« L’amour est une sagesse céleste qui éclaire notre œil intérieur et notre regard extérieur

Afin que nous puissions apercevoir toutes choses comme les dieux. »

Puis passa un aveugle sondant le sol de son vieux bâton, et sa voix geignait quand il dit :

« L’amour est un brouillard dense qui recouvre l’âme et lui voile les spectacles de la vie,

Afin que l’âme ne voie rien que les ombres de ses désirs

Perdues parmi les rochers escarpés,

Et n’entende rien que l’écho de sa voix criant depuis les vallées de la désolation. »

Alors passa un jeune homme qui jouait de la lyre et chantait :

« L’amour est une lumière céleste qui brille depuis les tréfonds de l’être sensible pour tout illuminer autour de lui,

Afin qu’il puisse apercevoir le monde comme un cortège en marche par les vertes prairies,

Et la vie comme un rêve de beauté entre deux veilles. »

Et après le jeune homme suivait un autre décrépi, et le traînant, tremblant, il dit :

« L’amour est le repose du corps triste dans la tombe silencieuse,

Et c’est la sécurité de l’âme dans les places fortes de l’éternité. »

Puis vint un petit enfant qui avait à peine cinq ans ; il courut et cria :

« L’amour c’est mon père, et l’amour c’est ma mère,

Et nul autre ne connaît l’amour que mon père et ma mère. »

***

Alors le jour s’était couché et tout le monde était passé devant le temple,

Tout un chacun avait parlé de l’amour,

Et dans chaque mot il avait révélé ses propres désirs et ses aspirations,

Et dévoilé les mystères secrets de la vie.

***


Quand le crépuscule fut entièrement venu, que la foule eut poursuivi son chemin ;

Et que tout se fut tu,

J’entendis une voix à l’intérieur du temple me dire :

« La vie entière est deux choses à la fois : l’une est un ruisseau gelé, l’autre une flamme brûlante,

Et la flamme brûlante c’est l’amour. »

Alors j’entrai dans le temple et m’inclinai, m’agenouillant pour me recuellir

Et chanter une prière en mon cœur secret :

« Fais de moi, Ô Seigneur, un aliment pour la flamme ardente,

Et fais de moi, Ô mon Dieu, un combustible pour le feu sacré.

Amen. »





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