http://www.megavideo.com/?v=EWMX69JM

Après avoir vu cette vidéo, je suis étonnée de la liberté d'expression de cette époque et un sentiment de régréssion actuelle me laisse songeuse, qu'en pensez-vous ?

Sympa la vidéo !

1968 / 2009 je ne trouve pas que cela ai beaucoup changé, les preocupations reste les memes.....

Le poid des traditions, du quand diras t on..... la pression familiale et sociale....

La femme tunisienne a certes des droits aujourdhui mais combien encore ne peuvent pas faire ce qu'elles desirent......
Il faudra encore beaucoup d'années pour que ça change....

Bin moi ça ne m'étonne pas du tout car en 68, la Tunisie était sous la présidence de Bourguiba et je pense que les gens avaient beaucoup plus de libertés.

Qd je vois cette vidéo je trouve mm que la Tunisie a régressée depuis 68 au lieu d'évoluer. Qd je vois mon futur ex mari qui me dit qu'il veut une Tunisienne pour avoir des enfant,que sa famille trouvera pour lui, je me demande ou est l'amour la dedans!!!!!

NINA a écrit:

Qd je vois cette vidéo je trouve mm que la Tunisie a régressée depuis 68 au lieu d'évoluer. Qd je vois mon futur ex mari qui me dit qu'il veut une Tunisienne pour avoir des enfant,que sa famille trouvera pour lui, je me demande ou est l'amour la dedans!!!!!

la regression n'est pas l'apanage des seuls tunisiens! chez les algériens, c'est le même phénomène qui se produit. je rencontre de plus en plus d'hommes qui après un divorce (je précise qu'ils ont épousé une femme qu'ils ont fréquenté et aimé), s'en remettent à leur maman pour leur trouver une nouvelle femme,qui de surcroit doit venir du pays, soit très pieuse, soit vierge (et bien pourquoi pas se redonner une seconde jeunesse après tout!)...bref, l'amour, symbole et base de l'union n'a plus ses adeptes auprès des maghrébins. allez comprendre le phénomène!

j'ai du mal a lire la video je reviendrai plus tard

Une fois de plus n'est pas coutume, je n'ai pas vraiment la même opinion ni vision que vous de cette vidéo.

Je m'explique !
Je garde en mémoire le contexte des années 1968, Bourguiba et ses récentes réformes, laissant espérer à la jeunesse de l'époque une vie comme celle des jeunes européens, occidentaux qui venaient de les quitter, à peine dix ans auparavant, laissant une forte marque dans les esprits.
Dans cette vidéo, nous devons relativiser les choses, les jeunes qui parlent ne sont pas la représentation du peuple dans sa grande majorité, car à l'époque n'avait accès à l'université qu'une très petite élite d'enfants d'intellectuels, de grands industriels et de politiciens en tout genre. Cette même élite qui vivait avec et comme les français. Il n'est donc pas anormal que ceux-ci parlent de la sorte, voyant à la fois les choses changer à ce moment là dans leur sens, mais pas assez vite à leur sens. Mais ce film est loin de représenter la majorité de la jeunesse de l'époque.

Par ailleurs, vous parlez de régression ! Régression vis à vis de qui, de quoi ?
Vos critères de l'épanouissement de la femme, de la jeunesse ne sont-ils pas un peu "dictés" par votre vision de l'occident comme seule et unique voie ?
Non que je dise que tout ce qui se passe dans le monde maghrebin, la politique, la vie sociale etc soit merveilleux et le bon sens, mais devons toujours nous référer à notre seule vision pour faire avancer les choses ? Sommes-nous vraiment le véritable exemple à suivre ? Et ceux qui ne le suivent pas, ou suivent une autre voie, sont-ils pour autant en régression ?

Encore une fois, je ne dis pas que leur exemple est l'exemple à suivre. Mais ne devrions-nous pas nous remettre nous aussi en question et nous demander si certaines valeurs qu'ils préservent ou souhaitent faire évoluer autrement ne sont pas aussi les bonnes.

Dans l'exemple que nous donne Gazelle ne doit-on pas y voir quelque part une forme de prise de conscience, autre que la nôtre, et ne devrions-nous pas nous poser la question en d'autres termes que la régression de pensée ?

Cela fait maintenant cinq ans que je me pose ces questions et je vous avoue que je n'ai pas encore totalement trouvé mes réponses personnelles, mais je tends à penser de plus en plus que notre vision stéréotypée du bonheur au travers de nos valeurs n'est surement pas la meilleure.

Il est bien entendu que je suis tout à fait prête à en discuter ouvertement avec vous et accepter vos critiques.

Je n'avais pas encore eu le temps de regarder la vidéo, ce que je viens de faire.
je suis assez d'accord avec toi Marzou, donc pas de "bouh..." de ma part: je ne connaissais pas la Tunisie en 1968, mais y suis allée pour la première fois en 1972 et à Djerba cette fois là.
Pas d'université dans le sud et le discours des femmes que j'y ai rencontrées à l'époque (et depuis lors) au cours de plus de 40 voyages, a toujours fait état de valeurs différentes des nôtres.
Peu de femmes accédaient alors à l'Université et je ne pense donc pas qu'on puisse parler de régression: celles qui témoignent dans cette vidéo ne représentaient que l'élite et étaient en très forte minorité
Pour ma part, j'avais vécu 1968 à l'UNiversité de Bruxelles très activement, j'étais convaincue que nous allions changer le monde et étais un peu triste de voir la condition de vie des felmmes tunisiennes dans la réalité, même si le code de la femme de 1956 les avait "libérées" sous Boiuguiba.
c'est surtout dans les milieux traditionnels et au sud que ce choc des cultures me posait question(après Djerba, que j'ai vite fuis, j'avais été découvriir la "vraie Tunisie", pas celle des touristes, j'avais pu comparer avec le Nord , le centre etc...)
Mais peu à peu, en discutant avec les femmes sur place (et les hommes), j'ai commencé à évoluer et à me poser des questions: notre liberté, parfois débridée, avec ce slogan un peu caricatural: "faites l'amour, pas la geuree" avait-elle autant de valeur que nous le pensions ?
Qu'en est-il de nos valeurs de tolérance, de respect, d'empathie que l'o,nn retrouve bien plus dans les pays du Maghreb ?
J'ai souvent comparé le sud tunisien et la conception traditionnelle du mariage avec une fille vierge, qui ne connait pas fort bien son mari avant de l'épouser, aux habitudes de la société belge de mes grands parents.
Ma grand-mère s'était, elle aussi, mariée vierge, et mon grand-père l'avait demandée en mariage à son père, après une année de flirt soft.
C'était une femme d'une grande intelligence et de bon sens, qui n'avait fait que des études primaires et avait épousé un physicien nucléaire, Professeur de l'Ecole Royale Militaire de Belgique.
Autant elle m'a avoué, vers la fin de sa vie, que son époux n'était guère "porté sur la chose" et qu'elle regrettait de n'avoir jamais connu ce qu'elle entendait dire du plaisir féminin, autant elle m'a toujours dit qu'elle avait été heureuse, pendant 45 ans avec cet homme, vu leur communauté de vues sur la vie (elle est décédée peu après)
Depuis lors, j'ai souvent repensé à elle, surtout quand je suis en Tunisie et me dis que bien des femmes tunisiennes qui se marient encore selon la tradition forment un couple bien plus solide que les européennes qui multiplient les expériences amoureuses et sexuelles, se marient, disent-elles, par amour, mais sont incapables de résister longtemps aux difficultés quotidiennes qu'un couple normal rencontre et se séparent, à la première difficulté de leur conjont, avec toutes les répercussions possibles dsur les enfants.
Je ne pense absolument pas qu'il y ait "régression" en Tunisie dans ce domaine, au contraire.
C'est toujours une élite (mais plus large) qui va à l'Université et il y a de plus en plus d'étudiants qui vivent en couple à Tunis sans être mariés.
Il y en a beaucoup qui, lorsqu'ils se marient, ne veulent plus d'une fête traditionnelle qui coûte cher et préfèrent recevoir l'argent pour leur vie quotidienne, bref, ils se sont "européanisés" mais la uqestions est: en sont-ils plus heurux pour autant ?
Je suis certaine que mon amour de longue date pour la Tunisie est fait de contradictions: je suis imprégnée de ma culture, de mon désir de liberté absolue, ne pourrais pas vivre, ni surtout travailler en Tunisie au jour le jour, mais je n'ai pas trouvé dans notre société si "avancée" le respect que les tunisiens ont pour leur femme ou leur mère, leur ouverture d'esprit qui me frappe ca)haque fois que je suis là-bas, mais surtout...chaque fois que je reviens plonger dans la vie réelle ici.
Je ne suis pas musulmane, ni croyante, mais combien de fois ai-je envié ceux qui peuvent adosser leur vie à des principes qu leur paraissent si évidents qu'ils n'ont aucune peine à les suivre et à y trouver une ossature solide ? Chez nous, on est en pleine perte de repères.
Les seuls pays qui n'ont pas vu leurs économies s'écrouler cmme un château de carte, suite à la crise financière, ce sont surtout les pays musulmans, ne devons-nous pas y ré-fléchir ?
C'est comme pour le régime politique: si je n'ai jamais envisagé de vivre en Tunisie, c'est surtout à cause de cela, je ne supporterais ni la lenteur administrative, ni la corruption due au salaire de misère des poliiciers notamment, mais, en même temps, je cosidère que si les Tunisiens majoritairement, l'acceptent, c'est à eux de décider de leur vie et qu'ils ont peut-être leurs raisons de ne pas se révolter.
Je crois donc qu'on ne peut surement pas parler de régression, mais bien d'évolution, ce qui est très différent, et, dans mon esprit, nullement négatif en tous points.
Par contre, ce qui me choque, je dois le dire, c'est l'hypocrisie de certaines qui, après avoir vécu une vie libérée, vont se faire opérer pour retrouver une virginité perdue (je ne parle pas des femmes violées bien entendu).
Je pense que, comme toujours, tout est dans la nuance, mais que nous avons tout de même beaucoup à réfléchir, car, malgré notre liberté, notre société est bien plus hypocrite encore.
Aujourd'hui, "jour de la femme" (le jour oùil y aura une "journée de l'homme", on aura acquis la réelle égalité !), les françaises comme les belges sont payées 20 % de moins que les hommes, à travail égal, la solidatrité familiale devient une exception et on ne compte plus les personnes âgée isolées dont plus personne ne se préoccupe, que l'on parque dans des maisons de retraite, en estimant avoir fait son devoir, sans y aller plus qu'une fois par an, et encore.
Nous avons le record des SDF, des "nouveaux pauvres" (cf les Restos du coeur qui viennet de fêter leurs 20 ans !!), la voiolence familiale est partout.
Vraiment, je pense que nous devrions balayer devant notre porte avant de donner des leçons de vie ou de démocratie aux autres.
Bien sûr, l'intégrisme religieux qui pointe malheureusement le bout de son nez en Tunisie également en est une, lui, de régression, très graves, mais n'est-elle pas favorisée justement par le fait que des gens se trouvent sans repères et sans valeurs auxquelles se raccrocher ?
De tout temps, ce sont ces personnes qui ont été et sont les proies idéales des intégristes de tous bord, des sectes et des manipulateurs.
je crois donc effectivement que, nous seulement il ne faut pas juger avec notre culture occidentale, mais que nous ne pouvons même pas fonder nos avis valablement si on se limite aux critères de notre culture.
C'est d'ailleurs aussi ce qui, pour moi, entraine la forte augmentation du nombre de "bezness" dans les zones touristiques et engendrent les drames que l'on voit tous les jours sur les forums spécialisés: certaines européennes apparassent aux jeunes tunisiens comme des filles faciles, sans respect pour la culture du pays qui les accueillent, sans respect pour leurs critères de décence (et souvent pour les miens aussi d'ailleurs) et sans respect ..pour elle-mêmes.
Dès lors, pas étonnant qu'il les méprisent et s'en servent pour améliorer leur vie matérielle simplement et que, le jour où ils voudront mener leur vie "sérieusement", c'est vers une femmes qui partage leurs valeurs qu'ils iront, et donc souvent, c'est vrai, vers une tunisienne.
Enfin, ce n'est que mon avis et je serais ravie que d'autres viennent apporter leur pierre à l'édifice de cette discussion très intéressante.
Bises à toutes