Le député Aboud lance une croisade contre le film de Bouchareb, diffusé au festival de Cannes
Elie Aboud, le député biterrois (UMP), et son collègue Lionnel Luca des Alpes-Maritimes), viennent de saisir le Premier Ministre, François Fillon, et le secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco, pour protester contre la part de financement public du film Hors la loi du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb, sélectionné pour le Festival de Cannes (12-23 mai).
Dans cette nouvelle production, l’auteur d’Indigènes, évoque les massacres du 8 mai 1945 à Sétif. Elie Aboud, qui dit n’avoir pas lu le scénario, fait état de « fuites » selon lesquelles « ce film entâche de façon très violente la présence de la France en Algérie et fait la promotion du FLN… En tant que député je n’ai pas à juger du contenu d’une oeuvre culturelle, mais dans la mesure où ce film bénéficie d’une subvention du Centre national du cinéma, le député a un droit de regard. Je n’admettrai pas qu’on utilise de l’argent public pour insulter la République. » Pour sa part, Lionnel Luca estime qu’il s’agit « d’un film anti Français ».
Président du groupe parlementaire d’études sur les rapatriés, Elie Aboud craint que le film « attise les haines au moment où nous allons lancer – en juin – une fondation pour la mémoire apaisée entre le France et l’Algérie. »
En fait d’apaisement, le festival de Cannes risque plutôt d’être perturbé. Déjà un groupe proche de l’extrême droite (selon lefigaro.fr) a créé un comité "Pour la vérité historique-Cannes 2010". Et le réseau internet fourmille de commentaires critiques sur la démarche d’Elie Aboud. Tout est en place pour une nouvelle confrontation… toutes plaies ouvertes. Avec un ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, et un chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, que l’on imagine déjà dans leurs petits souliers…