Une association prépare chaque soir un repas pour 100 Marseillais


Un festin quotidien préparé avec amour dans la cuisine de la rue Mazagran.

Onze heures, c'est à la cuisine que ça se passe. Autour d'une table recouverte de bouquets de coriandre et de pieds de céleri, les pois chiches s'écossent au rythme d'un joyeux babillage féminin. Chaque jour du mois de ramadan, elles seront ainsi quatre, six, dix cuisinières bénévoles de "Femmes d'ici et d'ailleurs" à venir mitonner un vrai festin dans les locaux de la rue Mazagran (1er ).

Six heures de travail
Il sera servi à 20h, à la rupture du jeûne, à une centaine de musulmans marseillais: des chibanis esseulés, des familles entières ou tout simplement des gens à la recherche d'un peu de chaleur. Celle d'une h'arira comme un poème ("La recette fait trois pages"), celle de la générosité que prône aussi ce mois de carême. "On a nos musulmans du vendredi comme vous avez vos chrétiens du dimanche, plaisante Fatima Rhazi, responsable de l'association. Ceux-là oublient que le ramadan, c'est aussi le sens du partage."

Grâce à la générosité de quelques commerçants de Noailles --la Boucherie du grand marché, de Maachou, la pâtisserie de Djamel et Lila-- qui donnent qui "4kg de mouton", qui des boîtes de pâtisseries au miel, plus pas mal de "débrouille", les femmes vont préparer le ventre vide, pendant près de six heures, un dîner plein d'amour. "Si tu ne fais rien de ta journée de jeûne, le temps n'avance pas !, soupire Fatima. Là, on s'occupe. On se garde même des choses à faire dans l'urgence, vers 19h, pour se donner un petit coup d'énergie."

Le menu change tous les jours, les invités aussi (ils seront près de 3000 d'ici le 13 octobre); de nombreuses recettes proviennent du livre réalisé par l'association, un trésor alimenté par la mémoire des femmes "d'ici et d'ailleurs, du Maghreb, mais aussi du Brésil" par exemple. Les seules constantes sont la h'arira (ou chorba algérienne), le sourire des cuisinières, la télé branchée sur le bled et la gratuité du dîner : "On a une caisse où les gens peuvent laisser quelques euros s'ils veulent, pour aider l'association, mais c'est tout", indique Fatima.

Femmes d'ici et d'ailleurs, 4,rue Mazagran (1er). Contact: 04 91 48 33 73.

BRAVO A CES FEMMES POUR LEUR DEVOUEMENT
BRAVO LA SOLIDARITE

vraiment quelle bonne initiative !
Merci de nous faire part du sujet. Il faudrait hélas que cela soit partout partout partout...

Magnifique initiative en effet ! Merci Sarah

J'en profite également pour vous parler d'une autre association "UNE CHORBA POUR TOUS" qui a vu le jour en 1992, au départ uniquement pendant la période du Ramadan. A cause des difficultés de notre époque, cette action s'est étendue sur toute l'année avec une activité principale durant le mois du Ramadan sous un chapiteau à Paris. Cette année il est situé au 29 Rue Riquet Paris 9ème. Cette distribution de repas est ouvert à tout le monde, toutes les religions et toutes les races....

http://fr.video.yahoo.com/video/play?vid=1122424&fr

L'association propose maintenant d'autres services comme l'insertion, la médiation sociale et participe régulièrement à diverses manifestations.
L'association a fait des émules et on voit un peu partout en France, comme à l'étranger s'organiser des chorbas pour tous....

http://www.chorbapourtous.org/


Encore de belles initiatives ! Heureusement qu'ils sont là....

Il est temps de montrer et d'expliquer à tous qu'il n'existe pas que les RESTO du COeur, et que nos amis et frères musulmans eux aussi savent partager.

De nombreuses associations musulmanes dans toutes les villes de France, propose de l'aide, des repas, des paniers à tous les nécessiteux et non pas seulement les musulmans.

Bordeaux, quartier Saint-Michel
Depuis deux semaines, la saison du Couscous de l'Amitié a repris : tous les samedis, 400 repas sont distribués devant le marché des Capucins.

Le froid fait fumer les haleines et les chaudrons. La file d'attente s'allonge. Il est 18h30 ce samedi de novembre devant la halle des Capucins comme partout en ville, et il y fait pourtant un peu plus chaud qu'ailleurs. Comme chaque samedi, on y sert le Couscous de l'amitié.
La semaine dernière, Hanifa Mzizoua et ses compagnons de l'association éponyme ont repris les bidons et les victuailles nécessaires à la confection du plat de la solidarité aux "Capus". Vingt-et-un hivers maintenant que le couscous distribué chaque samedi soir remplit son office : soulager un peu, réchauffer beaucoup.

Tout le Maghreb dans un couscous. Une centaine de personnes attendent leur tour de passer devant les marmites de semoule, viande et légumes. "Il sent toujours aussi bon !", lance un Gérard à Hanifa. C'est vrai que les narines du visiteur sont mises à rude épreuve... "Mais il EST toujours aussi bon", rigole-t-elle. "Mon père est algérien, ma mère est tunisienne, mon mari est marocain : alors c'est vraiment le couscous du Maghreb !"
Yacine a fait la queue, a pris sa barquette plastique et va s'isoler dans un recoin de la halle pour manger. Poussé hors d'Algérie par la guerre civile, il est venu en France il y a cinq ans, à Paris puis Bordeaux? "Ici, tout est centre-ville !" sourit-il en engloutissant sa semoule aux senteurs décidément ensorcelantes. Sans papiers après avoir eu pendant quelques années, il attend une régularisation.
"C'est difficile pour travailler. A 49 ans, je souffre aussi d'arthrose et de dépression. Et en France, je suis soigné.... Mais financièrement, c'est dur."

Colis alimentaires. Alors, il vient manger là, évoque ses deux enfants à l'université d'Alger, son arrière-grand-père mort pour la France en 1871, son grand-père en 14, son père qu'on a fait venir travailler ici. "Le couscous ? Il est impeccable", conclut-il, les yeux brillants.
Quelques mètres plus loin, Raynald Delattre sorti de son camion où il dort, à quelques centaines de mètres de là. En attente de l'ouverture de ses droits ASSEDIC, il rame plus que de coutume. "Je trouve ça culturellement très chouette que des musulmans soient à l'initiative de cette action et viennent en aide à la population toute entière", souligne-t-il en sauçant sa barquette... où ça a l'air vraiment super bon.
A côté de la table de distribution du couscous, une autre avec des colis que l'association a achetés à la Banque Alimentaire. Un euro pour du lait, des pâtes, des boîtes, de quoi tenir un petit moment. "Les gens viennent manger directement, d'autres préfèrent ramener chez eux, par pudeur." Carnet de notes à la main, Khadija Hamimid demande aux bénéficiaires leur profil social. "Il n'y a pas de surprise" dit la trésorière du Couscous. "RMIstes, chômeurs, SDF, mais aussi des jeunes couples qui travaillent. Certains n'ont pas mangé depuis trois jours."

Dons des commerçants. On se faufile, au péril de notre résistance à l'envie, derrière les marmites où s'affairent les serveurs hebdomadaires. Florence Badri vient de Carbon-Blanc distribuer le Couscous : "Personne n'est à l'abri de connaître ce genre de situation. Et surtout c'est la moindre des choses." Quatre cents personnes viendront manger ce soir. Comme la semaine dernière.
Servir dehors. Hanifa y tient. "Pour que cela se voie, se sache. Pour garder la convivialité aussi." Toute la semaine précédant le couscous du samedi, les trente bénévoles de l'association collectent des dons et les ingrédients. "Les maraîchers et les bouchers de Saint-Michel nous donnent des produits, collectons auprès des mosquées via l'association des musulmans de Gironde", explique-t-elle.
Georges lui sourit. L'habitué du couscous de l'amitié sera certainement là ce soir. Jusque fin mars de 18 à 20 heures, parce que l'affluence ne baissera certainement pas.

Une association en manque de locaux
Sans cuisine fixe. Depuis le début de la campagne 2007-2008, le Couscous de l'amitié est concocté grâce à Mustapha Allal qui a prêté sa sandwicherie pour que les bénévoles préparent et cuisinent le plat. "C'est une situation qui ne pourra pas durer", prévient Hanifa Mzizoua. "Nous avons un vrai problème d'espace, dû à un manque d'aide, même minime, des pouvoirs publics. Nous avons contacté plusieurs fois la mairie de Bordeaux sans réponse. Le Conseil Général n'a pas donné suite non plus." Et de lancer un appel à toutes les bonnes volontés afin de trouver un endroit pour préparer le couscous dans les conditions d'hygiène et de qualité pratiquées jusqu'ici

Edition du Sud-Ouest du samedi 1er décembre 2007