je me suis mariée en 1993 en Algérie et peu après la guerre civile prenait de l'ampleur dans ce pays ou j'avais décidé de m'installer auprès de mon mari.
j'ai pu constater l'absence totale de coeur entre hommes qui se disaient musulmans. des familles ont été décimées au nom d'un islam brandi comme une arme par des intégristes qui ne trouvent le repos que dans le versement du sang de leurs frères.
le culte de la peur nous incite à nous méfier de notre propre cousin. je garde un très mauvais souvenir de cette période. j"ai été réveillé par des bombes qui retentissaient au loin, des coupures intempestives de l'électricité, des coups de feu, des aboiements de chien,....
j'ai passé les mois du ramadan,chaque nuit, à me relier avec mon mari sur la terrrasse de notre maison, une carabine à la main, prèt à tirer sur les terroristes qui franchiraient le pas de la porte.
je m'endormais la peur au ventre et je retrouvais un semblant de vie lorsque le jour revenait.
j'ai connu les assassinats la nuit de famille entière, la fuite des habitants des douars vers le village le plus proche afin de se cacher des terroristes, les courses poursuites en voitures où les balles volaient si ce n'est pas une balle perdue qui tue une petite fille sortie chercher du lait pour sa grand mère...
cest une période de ma vie que j'ai du mal à oublier tellement elle m'a marquée. nous avons du reloger deux familles dans les garages de ma maison, suite à l'abandon de leur maison. les terroristes les visitaient chaque nuit, se servaient, emmenaient parfois une jeune fille avec eux. la peur les a forcé à tout abandonner.
j'ai pu également constaté ensuite que n'importe qui pouvait tuer nimporte qui. on mettait sa sur le dos des terroristes.
je rajouterais qu'au sein mème des militaires censés défendre la population, il y avait des terroristes. on finissait par avoir confiance qu'en nous mème.
les vagues d'assassinats perpertrés contre les intellectuels se sont propagés pour toucher les fonctionnaires de l'état. des avis étaient affichés sur les portes des maisons des villages avec une liste de noms des prochains sur la liste.
des bombes explosaient à deux patés de maisons de la mienne et personne n'y pouvait rien. la peur était la et rare étaient ceux qui l'affrontaient. les terroristes agissaient de manière sournoise.
je pourrais vous en écrire des pages sur tous les évènements en Algérie. je peux dire une chose cest que de là bas, je me suis rendue compte que nous étions isolés du monde et que les médias parlaient très peu de nous.
la télévision algérienne étant pour la plupart sous le coup de la censure, mème la parabole ne jouait plus son role informateur.
hamdoulah je suis en France et je ne suis heureuse de ne plus ètre encore au milieu de toute ça. jai une pensée pour ceux qui vivent la bas.