Le GSPC revendique les attentats en Algérie14/02/2007
Le GSPC a revendiqué la responsabilité des sept attentats à la bombe de mardi qui ont tué six personnes et blessé treize autres. Selon les médias algériens, le groupe a utilisé des bombes à déclenchement à distance par suite des difficultés de recrutement.
Par Nazim Fethi pour Magharebia à Alger -- 14/02/07
[Getty Images]
La police algérienne évalue les dommages
occasionnés à ses bureaux près de Boumerdès.
Les Algériens se sont réveillés mardi 13 février confrontés une nouvelle fois à la résurgence des attentats à la bombe qui avaient ravagé le pays entre 1994 et 1997. Sept voitures piégées visant des postes de police ont explosé simultanément dans les régions de Boumerdès et de Tizi Ouzou, situées à 50 km et 100 km à l'est d'Alger.
L'Organisation Al-Quaida au Maghreb Islamique, le nouveau nom du Groupe Salafiste pour le Prêche et le Combat (GSPC), a revendiqué la responsabilité de ces attentats dans un appel téléphonique à la chaîne al-Jazeera.
Six personnes ont été tuées, dont deux policiers, et treize autres blessées, selon le Ministère de l'Intérieur. C'est la première fois depuis la dissolution du Groupement Islamiste Armé (GIA) que des attaques à la bombe sont conduites simultanément si près de la capitale. Selon le Ministère, l'attaque la plus meurtrière a eu lieu à Si Mustafa, dans la province de Boumerdes, où une voiture piégée a tué quatre personnes.
Ces attaques ont été menées simultanément à 4h30 du matin heure d'Alger, à l'aide de bombes commandées à distance.
"Tout le monde dormait ... J'ai entendu une forte explosion, et les fenêtres de la maison ont tremblé", a déclaré Rachid Taourirt, qui habite à Tizi Ouzou, à 11 km du lieu de l'attaque contre le poste de police de Draâ Ben Khedda.
Cherif Kahdmi, un habitant de la ville voisine de Mekla a décrit le poste de police comme "complètement détruit".
Le quotidien algérien
Liberté Algérie a indiqué mercredi que le GSPC semblait avoir abandonné sa stratégie de confrontation, optant pour la solution des voitures piégées télécommandées, "moins risquée". "Par suite du manque d'éléments et des difficultés de recrutement, et en particulier de la vigilance des services de sécurité dans les grands centres urbains, le GSPC n'avait pas d'autre choix que d'obéir à Ayman al-Zawahiri, qui légitime les massacres collectifs -- les attentats à la voiture piégée qui provoquent plus de dégâts", indique le journal.
Le secrétaire général de la Ligue Arabe, Amr Moussa, a dénoncé ces attaques et exprimé la solidarité de la Ligue avec l'Algérie dans son combat contre la terreur.
Ces attentats interviennent une semaine après les déclarations du Ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, et du vice Ministre des Collectivités Locales, Dahou Ould Kablia, sur les risques possibles posés par le GSPC. Selon M. Zerhouni, la décision du groupe de prendre un nouveau nom "ne change rien en réalité. Nous avons toujours affaire aux mêmes hommes, et nous les combattrons jusqu'à la fin". M. Ould Kablia a minimisé la menace posée par le Groupe Salafiste, le jugeant "en passe d'être jugulé".
Source:
http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2007/02/14/feature-01