CARCASSONNE Le Maroc, star du festival "Maghreb si loin si proche"
Trois films marocains seront projetés du 27 janvier au 2 février, au Colisée, lors du 13 e festival "Maghreb si loin si proche" : "Casanegra", film noir, une comédie "Number one" et un doc soutenu par Amnesty.
Le cinéma marocain sur lequel souffle un nouveau vent de création sera la star carcassonnaise du festival "Maghreb si loin si proche", 13 e du nom. Un festival qui a débuté à Cabestany, le 14 janvier, et qui s'achèvera à Elne, le 31 janvier. Cette manifestation est l'une des rares consacrée au cinéma du Maghreb. Autour de ces films souvent non programmés dans les salles, bon nombre d'expos, de débats, de lectures, en un mot d'échanges établissant un pont entre ici et là-bas, entre deux cultures qui doivent toujours mieux se comprendre. A Carcassonne, les Amis du cinoch'
s'associent pour la 5 e fois à ce festival, avec, cette année, un coup de projecteur sur le cinéma marocain et trois films aux genres bien différents. Trois longs métrages ; un film noir, une comédie et un documentaire qui démontrent que le cinéma accompagne, et peut-être même guide, un changement de société.
Déjà 100 000 spectateurs au Maroc Casanegra. Du mercredi 27 janvier (18 h 15) au mardi 2 février, le public découvrira dans ce film noir un Casablanca où règnent la violence et la misère. Casanegra, c'est d'abord l'envers du décor de Casablanca. On suit une jeunesse sans avenir, deux amis d'enfance devenus hommes de main d'un gangster sadique. Le réalisateur, Nour Eddine Lakhmari, fan de Scorcese, a réussi un film noir stylé aux scènes d'actions dynamiques filmées caméra à l'épaule. Ce long métrage fait déjà un "carton" au Maroc avec plus de 100 000 spectateurs. C'est la première fois que le public entend au cinéma le langage de la rue. Une "poésie de la vulgarité" qui séduit.
Number one. Jeudi 28 janvier (18 h 15), le public découvrira pour cette soirée spéciale, une comédie sur le machisme d'une réalisatrice, Zakia Tahrin. Aziz dirige une usine de confection qui emploie une cinquantaine d'ouvrières qu'il terrorise. Sa femme, qui subit le même traitement, décide de lui jeter un sort. Et les rôles vont être inversés. Un film léger, une fable qui met en lumière la condition de la femme au Maroc.
Le drame des disparitions forcées Nos lieux interdits. A 21 h, après une pause "Chorba", le public est invité à découvrir un documentaire sur les centaines de disparitions et de morts des opposants au régime, de 1960 à 1980. La réalisatrice, Leïla Kilani, a filmé les familles en quête de réponse. Toujours dans l'attente de connaître le sort qui a été réservé à leur père, leur frère ou leur mari. Cette projection est proposée par Amnesty international qui dé nonce, depuis des années, les disparitions forcées et qui a participé à la rédaction d'une convention adoptée par l'ONU en 2006. Ce documentaire nous plonge au coeur de ces familles, au sein même de leur intérieur, de leur détresse. La projection sera suivie d'un débat en présence du producteur du film, Gérald Collas, et d'Annie Delay, d'Amnesty international, responsable de la coordination avec le Maghreb.
Tarifs : normal, 8 E , adhérent, 6 E . Pour tous renseignements : 04 68 25 07 35