Cela fait un moment que je me pose la question : la dépression existe-t-elle au Maghreb ?
Comment est-elle perçue ? Gros débat

voila en cherchant dans le sujet , je suis tombé sue cet article qui en parle:
"3,5 millions d’Algériens, soit 10%, ont besoin d’une prise en charge psychologique, alors que le taux des cas de dépression représentent 26%, à noter aussi que 150 mille personnes souffrent de Schizophrénie.
Dr. Chekali Mohamed, spécialiste en psychiatrie à l’hôpital Frantz Fanon de Blida, a déclaré à El Khabar, en marge d’un congrès international sur la psychologie, qu’il existe, actuellement, plusieurs types de maladies psychiatriques et psychologiques en Algérie, qui sont dues au milieu social du malade. Dans le même sillage, il a indiqué que la dégradation de la situation sécuritaire, durant les dernières années, ainsi que les mauvaises conditions de vie des Algériens y sont pour beaucoup.
Le spécialiste a ajouté qu’une récente étude effectuée en Algérie, a démontré que 10% des Algériens nécessitent une prise en charge psychologique. Dans le même contexte, il a fait savoir que le nombre de cas de Schizophrénie a atteint 150 milles.
Ces chiffres ont poussé le Dr. Chekali, qui est membre de l’association Algérienne de psychologie, à tirer la sonnette d’alarme, à cause du manque de moyens de traitement et de prise en charge des malades. "

Par Aziz Mellouk

D'après ce que j'ai pu constater ou lire, d'un point de vue médical et social, cela est tout à fait reconnu, mais d'un point de vue coutumier c'est déjà beaucoup moins accepté.

D'après ce que j'ai pu constater, une personne souffrant de dépression est considérée comme "folle", voilà pourquoi, devant le nombre de cas, qui existent bel et bien, je me demandais comment ces personnes étaient traitées ? Je parle de médicaments, psychologues...

Concernant la schizophrénie, j'aimerais bien ouvrir un post spécial sur ce sujet, je n'avais jamais entendu parler de cette maladie au Maghreb, mais c'est peut-être lié à la différence de langage aussi, et de langue.

Moi je suis persuadée, ayant un peu d'expérience en Tunisie sur le terrain, que dans la société maghrébine la dépression reste un grand tabou et en tout cas bien mal compris. En général on dit que ces personnes sont 'envoutées' et leur mal être n'est nullement compris ni pris en charge sur le plan médical. Pour la famille cela reste une honte, on n'en parle pas, on cache ses misères ce qui engendre encore d'autres tensions et n'aide pas à aller mieux...
Beaucoup dépend aussi de la société dans laquelle ces malades évoluent : société dans laquelle les sentiments profonds et le bien être personnel n'est pas pris en compte, on existe moins en tant qu'individu, on vit en famille avec tout ce que cela comporte comme inconvénients parfois.
Il y a encore beaucoup a faire sur le plan de la santé mentale dans le Maghreb à mon humble avis. Mais cela n'engage que moi.

la dépression est une maladie qui n'a pas de frontière c'est seulement la façon dont elle est perçue qui change. Un jour j'ai rencontré une enseignante à TOZEUR, qui me disait qu'elle avait beaucoup de mal à enseigner dans cette partie de la Tunisie car elle était confronté à beaucoup de suicide chez de jeunes ados et que malheureusement cela était caché, pas avoué.

J'ai aussi pu croisé très souvent dans les rues de TOZEUR, des femmes ou des hommes parlant seuls à voix haute, l'air perdu, dont tout le monde se moquait parcequ'ils ou elles étaient "fou".....