Période:-3000 au Ie siècle La région est habitée depuis l'
Antiquité, elle est décrite dans la
Bible comme «
la terre du lait et du miel ». Culture de la montagne et culture des villes se sont combinées pour façonner l'identité libanaise : sociabilité et tolérance, esprit d'entreprise et individualisme,
hédonisme...
Terre de lait et de miel des temps bibliques, le Liban a toujours attiré les conquérants en raison de ses abondantes ressources naturelles, des ports abrités qui jalonnent la côte et des possibilités défensives qu'offrent les hauts sommets. Tous éléments qui ont contribué à faire de l'histoire du pays une incroyable odyssée.
Au IIIe millénaire, à la faveur de contacts assidus avec la
Mésopotamie, la
Syrie du Nord et de l'
Égypte, la côte s'urbanise à son tour.
Byblos, où cette évolution est bien attestée, est alors la plus ancienne cité en pierre connue de l'humanité.
Plus tard aux environ de 1200 av. JC, les
Phéniciens, fondent l'une des plus grandes premières civilisations du bassin méditerranéen qui domine une partie de la Méditerranée grâce à l'esprit d'entreprise et au développement intellectuel émanant d'une série de cités-États indépendantes. Ils règnent sur la mer en raison de la supériorité de leurs vaisseaux et de leurs talents de navigateurs, se révèlent des artisans exceptionnels et inventent le premier véritable alphabet - une avancée remarquable qui ouvrira la voie aux grandes œuvres littéraires de la Grèce ancienne.
Les Phéniciens, peuple sémitique issu du peuple
cananéen ou cannanite tiennent leur nom des Grecs qui leur ont donné ce nom (du grec
phoinix), les désignant probablement par rapport à la teinture de pourpre, dont les artisans phéniciens avaient seuls le secret. Longtemps en concurrence avec les Grecs puis leurs descendants Puniques en concurrence avec les Romains, les informations qui nous sont parvenues, sont en partie biaisées par les concurrents et parcellaires, véhiculant mystère et image sulfureuse. Il est important de savoir qu'entre éloges et critiques, il faut discerner les jalousies, convoitises et rivalités de l'époque.
Pour les Grecs, qui utilisèrent les premiers le nom de
Phénicie, le territoire s'étendait sur la zone côtière comprise entre le mont
Casius au nord et
Haïfa au sud. À l'intérieur de cette zone, les cités d'
Ougarit (
Ras-Shamra), d'
Arwad, de
Byblos (
Jbeil), de
Béryte (
Beyrouth), de
Sidon (
Saïda), de
Tyr (
Sour) et d'
Akka, constituaient les fameuses cités états. La
Phénicie occupait alors cette bande côtière, entre la montagne libanaise et la mer
Méditerranée. Un espace varié entre sites portuaires, petites plaines ainsi qu'un arrière-pays de montagne, où poussent sapins et cèdres.
Tout au long de leur avancement, les Phéniciens se sont installés également sur les îles, grandes places stratégiques sur leur chemin d'évolution : la première vraie escale fut basée à
Chypre (l'île du cuivre). Les fouilles évoquent une présence phénicienne au moins dès le IXe siècle. Le centre principal fut
Kition mais il y eut d'autres comptoirs à
Paphos,
Tamassos ainsi que dans d'autres villes.
Après
Chypre, les marins phéniciens s'aventurèrent dans l'archipel de la mer
Égée.
Homère mentionne des comptoirs commerciaux, des points d'appui fondés par des marchands. La
Crète, l'
Eubée et les îles de la
Dodécanèse semblent avoir conservé certaines des traces de cette présence à l'aube du premier millénaire. Lors de ces premiers échanges les
Grecs apprirent à utiliser l'
alphabet phénicien qu'ils adaptèrent par la suite à leur propre langue.
À
Malte (
Tas Silg), en
Sicile (
Motyé), en
Sardaigne (
Cagliari,
Tharros,
Nora),
Tunisie (
Carthage,
Thapsus,
Hadrumète) pour arriver en
Espagne (
Cadix,
Ibiza) le pays des métaux et des richesses (l'or et l'argent). Les navires phéniciens franchirent aussi les
colonnes d'Hercule et allèrent jusqu'en
Bretagne et en
Cornouaille à la recherche des mines d'
étain.