Citation :

En Algérie, la femme est présente partout. Au foyer, dans la vie économique et sociale du pays, son rôle reste toutefois incontestable. Elle occupe des postes de très haut niveau dans tous les secteurs d’activité, sans exception. Elle agit et réagit. Mais malheureusement, la femme ne peut pas toujours se protéger contre ses agresseurs.

Dès qu’elle franchit le seuil de sa maison, la femme devient sujette à tous les dangers, à tous les fléaux et phénomènes sociaux. La violence à l’égard des femmes n’est effectivement pas un sujet dépassé dans une Algérie qui consacre, dans sa Constitution, l’égalité des sexes. Parmi ces violences, existe le viol, un des pires cauchemars que vivent, dans le silence et l’indifférence, des dizaines de femmes. Selon un rapport de la Gendarmerie nationale sur le viol, durant ces trois dernières années, il a été constaté que ce phénomène a pris beaucoup d’ampleur dans les grandes villes notamment. Malgré la sévérité des peines infligées par la loi pour ce genre de crime, cinq à dix années de prison (article 336 du code pénal), cela n’a pas empêché les bourreaux d’assouvir leurs instincts bestiaux, sans état d’âme et sans peine. Si le harcèlement sexuel a touché jusque-là que la gent féminine, le viol est commis sur des femmes de tous âges et aussi sur des jeunes garçons. Durant les huit premiers mois de l’année en cours, la Gendarmerie nationale a enregistré 246 affaires liées au viol, contre 328 durant toute l’année 2006 et 301 en 2005. L’année 2007 n’est pas encore bouclée, et on craint de nouveaux cas dans les mois à venir. Cette réalité désolante, qui se produit dans un Etat musulman où le respect des mœurs est un principe d’ éducation , ressuscite le débat sur la place de la femme dans notre société. Il est effectivement inadmissible de taire un tel fléau social et de ne pas tirer la sonnette d’alarme, déjà que c’est déjà fait pour les autres formes de violences subies par les femmes, à savoir le harcèlement sexuel, la violence conjugale et la violence pratiquée par les ascendants. Le rapport de la gendarmerie fait état de la concentration de ce phénomène, ces dernières années, dans les grandes villes et agglomérations comme Oran, Mostaganem, Chlef et Tlemcen. Suivront les wilayas d’ Alger et Sétif. Les rédacteurs de ce rapport attirent l’attention sur la dégradation des valeurs sociales dans notre société et la disparition des repères éducatifs, culturels et religieux. 255 personnes ont été ainsi arrêtées en 2007 pour viol, contre 262 arrestations en 2006. 169 des victimes sont des femmes, dont 88 d’entre elles ont moins de 18 ans, 50 entre 18 et 28 ans, 19 femmes âgées entre 19 et 40 ans et enfin 12 femmes dépassant les 40 ans. Il est difficile de parler de mœurs lorsqu’on constate que des femmes de ce dernier âge cité sont victimes de viols. Des femmes travailleuses, des femmes cadres qui sont malheureusement victimes de jeunes drogués et chômeurs. N’est-ce pas là, une conséquence de plus de la politique désastreuse adoptée par les pouvoirs publics envers la jeunesse ? Les chiffres de la Gendarmerie nationale sont toutefois approximatifs et ne reflètent pas l’ampleur du phénomène. Combien sont-elles les femmes violées par leurs proches et voisins et qui souffrent en silence ? Combien de femmes craignent- elles la justice de peur d’être violées une seconde fois ? Ce sont des centaines de chiffres muets qui ne figurent pas dans les statistiques de la gendarmerie et de la police.

Rosa Mansouri
http://www.dzira.com/actualites/article-4319.htm

Citation :

847 affaires liées aux atteintes sexuelles et viol en Algérie

La gendarmerie tire la sonnette d'alarme

Considérés comme sujet tabou il y a quelques années, les atteintes sexuelles et le viol représentent un taux non négligeable dans la criminalité.
Ainsi, dans une enquête menée par la cellule de communication de la gendarmerie, 847 affaires d’enlèvements suivis d’attentats à la pudeur, de viols, de séquestrations et d’inceste ont été enregistrées au cours des neuf premiers mois de cette année. Sur un total de 963 personnes mises en cause, 817 ont été écrouées.
Pour ce qui est des atteintes aux mineurs, les services concernés ont eu à traiter pour la même période 12 057 cas ayant fait 1 242 victimes. Il y a lieu de savoir que 757 mineurs ont subi des viols, actes contraires à la décence, enlèvement avec viol et attentat à la pudeur.
Des chiffres qui font peur et qui démontrent la gravité de la situation, sachant que le phénomène lié aux enlèvements, séquestration et/ou suivie de viol, connaît une hausse inquiétante, d’autant que les mœurs et les traditions de la société musulmane à laquelle nous appartenons sont basées sur des valeurs nobles.
Et même si le code pénal, notamment en son article 336, prévoit des peines allant de 5 à 10 ans de prison à l’encontre de toute personne coupable d’attentat à la pudeur, l’on continue à vivre une situation qui interpelle les services compétents à des mesures plus dissuasives. Les services de la gendarmerie ont enregistré 240 cas de viol durant les huit premiers mois de 2007 contre 241 en 2006.
Sur 255 personnes arrêtées en 2007, 239 ont été mises sous mandat de dépôt contre 262, dont 219 placées sous mandat de dépôt en 2006. Plus de la moitié de ces chiffres représente les victimes femmes avec 169 pour chacune des périodes citées (2006 et 2007).
La wilaya la plus touchée par ce phénomène reste incontestablement la capitale du crime, à savoir Oran, avec 14 affaires traitées durant les huit premiers mois de l’année en cours, suivie de Mostaganem, de Chlef et d’Alger. Tindouf, Naâma, Ghardaïa et Illizi n’ont connu aucune affaire dans le genre.
Notons que, parallèlement, la cellule de communication a dressé un bilan des mineurs mis en cause pour la période de janvier à septembre 2007 faisant ressortir que près de 30 000 jeunes sont impliqués dans des affaires liées aux coups et blessures volontaires, vol, attentat à la pudeur, détention de stupéfiants, émigration irrégulière, association de malfaiteurs etc. 1 759 mineurs ont été arrêtés.
Dans le volet crime organisé, les mêmes services ont arrêté pour émigration irrégulière 697 personnes, dont 403 écrouées pour la période considérée. Annaba vient en tête des wilayas où le taux d’émigration irrégulière est important (155), suivie d’Oran (133), Aïn Témouchent (101), Mostaganem (56), Tlemcen (24), Chlef (16) et El-Tarf (10). La tranche d’âge la plus touchée par ce phénomène se situe entre 19 et 28 ans.

Par Ali Farès
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=84751

C'est affligeant !

Et comme le laisse entendre le reporter, combien de femmes violées ne diront jamais ce qu'elles ont subi et garderont en elles les séquelles et la peur à vie des hommes. Mais également, la crainte que cela s'apprenne pas les proches ou voisins, ce qui serait un total deshonneur.

Nous sommes bien loin des chiffres européens, mais il n'en reste pas moins que les structures d'accueil et les soutiens pour ces femmes n'existent pas, sinon très peu... et que tout au long de leur vie elles resteront persuadées de leur faute personnelle, alors qu'elles ne sont que des victimes, mais que ni la tradition, ni la justice, ni les médecins ne seront là pour le leur dire et le leur expliquer.

C'est fou ...

On aimerait que se soit faut mais non :x
C'est ... "dégueulasse" !!!!

je suis horrifié par cette atteinte à la femme... ce non respect...
cette violence gratuite...
je ne comprends pas pourquoi cet acharnement...je suis dégouttée...

Fatiha34

c'est vrai qu'en Tunisie on ressent partout ce sentiment de sécurité...il faut que cela continue...Tant que le respect de son prochain existera, la sécurité sera perenne...

Tu sais Odyséenne que je n'ai pas dormi il y a de cela un mois en pensant à une jeune fille de 14 ans qui s'est fait violé par 3 gars masqués en plein jour alors qu'elle allait chercher sa petite soeur aux arènes d'aigues-mortes...Comme par hasard personne n'a rien vu...
j'ai eu mal pour elle et aussi en pensant à tous ces viols gratuits sur des jeunes non consentants...
ce qui m'a fait peur c'est que cela se rapproche, tu as peur pour tes proches...tu te demandes si tu es en sécurité ou tes enfants surtout les enfants...c'est là que cela me dégoutte le plus...

Dans les pays du Maghreb, les femmes violées en plus d'avoir subi la violence ne sont plus considérées voire traitées de prostituées, c'est pour cela que la plupart evite de dire qu'elles ont été violées... et les hommes le savent bien et certains en profitent...

Voilà...il y a tellement à dénoncer...qu'on ne sait plus quoi rajouter...et comme le disait Odyséenne, il faut miser sur l'éducation et le respect de son prochain...

à bientôt
Fatiha34

Je suis choquée et surprise ! Mais qu'est-ce qu'ils ont dans la tête ces hommes là pour violer ces femmes ? Ils sont en manque de femme ? Est-ce que cela vient de leur système, dans lequel il n'est pas facile de se marier ? Je pensais qu'ils respectaient davantage leurs femmes.

L'Algérie est un pays comme un autre, où il se passe les mêmes choses qu'ailleurs !!!!! (cf article sur le viol conjugal en Tunisie, par exemple, mais on pourrait en trouver dans tous les pays du monde)
Sauf qu'en Algérie c'est tabou, comme beaucoup d'autres choses...
J'en ai marre qu'on me dise que certaines choses n'existent pas car "on les voit pas" ou "on ne les entend pas" sous couvert de la religion !!!!
L'Algérie est peuplée d'êtres humains, de même que la terre entière et forcément, on peut y trouver les plus belles choses comme les plus horribles !
J'adore faire partager les bons côtés de ce pays que j'aime malgré tout, mais je tiens absolument à faire connaître l'autre côté (et ne pas prendre que le négatif non plus) et qu'on arrête de se voiler la face (si je puis dire !!!!! ).

Citation :

Relations en couple: Le viol conjugal sous la loupe des spécialistes
Le Quotidien (Tn) 06/11/2007)

En dépit des lois promulguées en faveur de la femme tunisienne, le viol conjugal qui relève des différentes autres formes d’agression infligées dans le couple, est toujours impuni. On enregistre à ce titre l’absence totale de textes spécifiques à la violence sexuelle entre époux.

Les femmes tunisiennes, comme beaucoup d’autres dans les différents coins du monde, continuent d’être victimes de violence de tous genres. La dénonciation de ces agressions n’est pas difficile lorsqu’il s’agit de certaines formes de violence. Cependant, le viol conjugal pose toujours un problème dans nos murs. Pourtant, la loi tunisienne est intransigeante en matière de viols notamment des personnes mineures. Mais dès lors que ce délit se passe dans le cadre de l’institution du mariage, les crimes sont impunis.

Maître Khadija Madani, a soulevé de nouveau cette problématique lors de la session de formation organisée récemment par l’Office National de la Famille et de la Population (ONFP), sur le renforcement du rôle des journalistes dans la promotion de l’équité des genres en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes. [/size]


A vrai dire, le viol conjugal est considéré comme paradoxal et contradictoire puisque le rapport sexuel est à la fois un droit et un devoir au sein des relations entre époux. Or, nombreux sont les maris qui infligent à leurs épouses un traitement sexuel violent qui inclut très souvent le délit de viol. Certaines osent en parler sans réussir pour autant à faire poursuivre leurs bourreaux alors que beaucoup d’autres, voire la majorité, préfèrent garder le silence. Elles appréhendent le «scandale», d’autant plus qu’elles savent d’ores et déjà qu’une éventuelle procédure judiciaire n’aboutit pas.

D’ailleurs, cette impunité de l’agression sexuelle dans le cadre du mariage, correspond à une autre forme de violence à savoir la violence légale. Cette dernière, et d’après la définition onusienne de la violence de ce genre, est «toute disposition législative discriminant la femme». C’est-à-dire que la loi elle-même autorise ou facilite ou alors n’est pas dissuasive ni répressive quant à la violence à l’encontre de la femme. De ce fait, les auteurs des viols conjugaux en Tunisie commettent leur crime dans le confort. A défaut de preuves, l’épouse n’ira pas loin. De surcroît, un certificat médical attestant de l’agression ne peut être utilisé comme preuve. Ce qui signifie que celle-ci n’est pas reconnue en tant que telle. A préciser à ce titre que les textes spécifiques à la violence sexuelle entre les époux sont complètement absents dans notre arsenal juridique.

Pourtant, les femmes battues et victimes de plusieurs types de violence qui accompagnent très souvent l’agression physique, sont nombreuses en Tunisie. Malgré l’absence d’études de large portée, les spécialistes affirment l’ampleur du phénomène. Les quelques enquêtes menées auprès d’échantillons peu importants sur plus d’un plan, montrent quand même qu’il y a urgence à traiter ce problème. La plupart de ces travaux révèlent que plus de 30% des femmes interrogées ont été violentées au moins une fois dans leur vie. Plus que la moitié d’entre elles ont été agressées deux à trois fois par an.


Maryem KADA
http://www.africatime.com/tunisie/nouvelle.asp?no_nouvelle=359885&no_categorie=

M€RY€M a écrit:

L'Algérie est un pays comme un autre, où il se passe les mêmes choses qu'ailleurs !!!!! (cf article sur le viol conjugal en Tunisie, par exemple, mais on pourrait en trouver dans tous les pays du monde)
Sauf qu'en Algérie c'est tabou, comme beaucoup d'autres choses...
J'en ai marre qu'on me dise que certaines choses n'existent pas car "on les voit pas" ou "on ne les entend pas" sous couvert de la religion !!!!
L'Algérie est peuplée d'êtres humains, de même que la terre entière et forcément, on peut y trouver les plus belles choses comme les plus horribles !
J'adore faire partager les bons côtés de ce pays que j'aime malgré tout, mais je tiens absolument à faire connaître l'autre côté (et ne pas prendre que le négatif non plus) et qu'on arrête de se voiler la face (si je puis dire !!!!! ).

Je partage tout à fait ton avis Meryem et continues comme ca !!!!!

Il est important non seulement de réagir à ce genre de situations, mais également d'en informer la population et autour de nous car c'est à travers la parole que les choses avancent et non pas en les ignorant ou en les cachant....
Il nous a fallu des siècles, à nous femmes de l'occident, et encore il y a beaucoup de travail à faire, pour que l'on reconnaisse les femmes violées comme des victimes et non des responsables..... Et c'est à nous d'aider nos soeurs du Maghreb et d'ailleurs pour que l'on reconnaisse ce même état de choses. Et ce n'est pas en se voilant la face, en se cachant la vérité que l'on pourra les y aider.